Medef : Pierre Gattaz justifie son augmentation de 29 % en 2013
Publié le Par Raphaël Didio
Yann Gourvennec - flickr
Le Canard Enchaîné révèle ce mardi 6 mai que Pierre Gattaz a perçu une rémunération en hausse de 29 % en 2013. Si François Hollande en appelle à la "responsabilité", le président du Medef se justifie.
Le Canard Enchaîné a dévoilé ce mardi 6 mai des informations concernant la rémunération de Pierre Gattaz, le président du Medef. Selon l'hebdomadaire satirique, le patron de Radiall, une entreprise de composants électroniques, a vu ses émoluments augmenter de 29 % en 2013. Il a ainsi touché 420 000 euros de rémunération, dont 102 000 euros de part variable. Pour l'hebdomadaire, c'est un paradoxe, puisque Pierre Gattaz, en tant que représentant du patronat, en appelle à la modération salariale et à l'exemplarité. Sur la même période, les salaires de ses employés ont augmenté de 3,3 % seulement.
Cette hausse de sa rémunération a notamment fait réagir François Hollande. Le président de la République y est allé de son petit commentaire ce matin dans son interview accordée à BFM TV-RMC : "Il y a un moment où chacun doit être responsable : on ne peut pas demander la baisse du smic, voire sa suppression, et en même temps considérer qu'il n'y a pas de salaire maximal."
Les justifications de Pierre Gattaz
Pierre Gattaz n'a pas tardé à réagir sur son blog. Dans un billet intitulé "Salaires et modération, cessons les fantasmes", il fait allusion à François Hollande : "A peine un journal satirique publie-t-il une information incomplète et biaisée, que voilà la classe politique qui s'en saisit, souvent à contresens », se justifiant des accusations du Canard Enchaîné : "Quand on crée de la richesse, on la distribue".
Il y écrit surtout que son salaire n'a augmenté de 3 % et que le reste de sa rémunération est indexée sur le résultat opérationnel du groupe, en hausse de 33,3 % en 2013. "Au final, ma rémunération en 2013 s'élève donc à 420 k€, dont 102 k€ de variable. Pour mémoire, la limite maximale des salaires des PDG des entreprises publiques a été fixée par l'Etat à 450 k€ (...) Quand j'ai parlé de modération salariale, j'avais précisé qu'elle devait se comprendre en fonction de la situation de l'entreprise."