Au Sénégal la candidature de Wade est validée
Publié le Par Jennifer Declémy
Le conseil constitutionnel sénégalais a confirmé la liste des candidats à l'élection présidentielle cette nuit, ce qui a suscité de vives oppositions dans le pays.
La décision a fait grand bruit, vendredi dernier, au Sénégal. Et en confirmant la présence du chef de l'état Abdoulaye Wade sur la liste des prétendants à sa propre succession, le conseil constitutionnel n'a fait que renforcer ce mouvement d'opposition particulièrement virulent.
Dans sa décision, le conseil déclare que les requêtes présentées par les opposants pour contrer la candidature de l'actuel président sont "recevables" mais "non fondées". Le conseil avait été saisi par sept candidats de l'opposition qui jugeaient cette candidature non conforme à la constitution dans la mesure où l'actuel dirigeant, âgé de 85 ans, a déjà épuisé ses deux mandats légaux. Le pouvoir en place réfute cette affirmation, arguant des réformes constitutionnelles de 2001 et 2008 qui lui donnent la possibilité de se représenter.
Le président sortant avait également saisi l'organe juridictionnel pour contester la candidature de plusieurs de ses opposants, à qui il avait demandés un document pour prouver qu'ils étaient bien en règle avec l'administration fiscale. Le recours de Youssou N'dour, qui avait vu sa candidature invalidée au motif d'un nombre insuffisant de signatures, a également été annulé.
Dans la nuit de vendredi de graves violences ont éclaté à Dakar, pour manifester contre la candidature du président actuel. Un policier a été tué, plusieurs civils blessés et des émeutes se sont déroulées tout le week-end. Aujourd'hui, après la décision du conseil constitutionnel, l'opposition a appelé à la "résistance" et ont déjà prévu plusieurs manifestations cette semaine. Quant au chanteur Youssou N'dour, celui-ci a demandé à la communauté internationale de manifester son désaccord face à la situation car "le Sénégal a honte, le Sénégal est meurtri. Le processus de coup d'état constitutionnel est consommé. 52 ans de construction démocratique viennent d'être balayés".