La Hongrie en ligne de mire de la Commission Européenne
Publié le Par Jennifer Declémy
Après des semaines de tergiversations, l'Union Européenne se décide à réagir face aux lois controversées adoptées par la Hongrie fin décembre 2011.
Deux semaines après l'adoption de lois hautement controversées par la Hongrie, l'Union Européenne se décide à agir, par l'intermédiaire de Jose Manuel Barroso qui vient de lancer une procédure d'infraction contre le pays de Viktor Orban, c'est à dire qu'il est demandé à ce dernier de modifier les lois concernant l'indépendance de sa banque centrale et de ses juges, et de les mettre en conformité avec le droit européen, sous peine de sanctions.
Cette procédure d'infractions, qui est la même que celle qui avait été lancée contre la France en 2010 au sujet de la circulaire sur les Roms, consistera en trois lettres de mise à demeure envoyées à la Hongrie, qui aura alors deux mois pour s'y conformer. En cas de refus cependant, les sanctions mises en oeuvre sont encore floues et mal définies. C'est pourquoi les députés européens libéraux, socialistes et verts voudraient appliquer l'article 7 du traité de Lisbonne, qui suspend le droit de vote d'un pays membre au Conseil Européen. Le problème est que cette procédure est très compliquée à mettre en oeuvre et nécessite l'accord d'une majorité de pays et de députés. Or, le groupe PPE du Parlement Européen, dont Viktor Orban est d'ailleurs le vice-président, est très réticent à reconnaitre les problèmes que pose actuellement la Hongrie. Alors que son porte-parole déclare que "la Hongrie est un pays démocratique et souverain (...) de notre point de vue, il n'y a pas de risques majeurs pour les libertés publiques", la plupart de ses membres observent un silence religieux sur ce sujet.