Nigeria : peu à peu le pays se paralyse

La situation dérive d'heure en heure dans ce pays, le plus peuplé d'Afrique. Deuxième jour de grève et déjà quasiment tout le pays est paralysé, tout cela sur fond de tensions ethniques et religieuses qui font craindre à certains une guerre civile entre chrétiens et musulmans. Les choses s'enveminent tellement que le pape Benoit XVI, hier, a fait part de son inquiétude.

La grève a éclaté hier à cause d'une augmentation du prix du pétrole, qui a doublé, ce qui pour, cette population très pauvre, n'est pas acceptable. Aussitôt des milliers de manifestants se sont rués vers les bureaux des gouverneurs d'état, ont essayé de brûler le domicile du gouverneur de la Banque Centale et ont réussi à mettre le feu aux bureaux des chefs d'administration régionale. Des violences qui montent, des manifestants tués (5 hier) et à côté de cela des attaques contre les chrétiens du Nord depuis Noël : le pays devient ingérable et les commentateurs imaginent déjà les pires scénarios.

Presque une centaine de chrétiens ont été assassinés depuis la fin de l'année dernière, et les révélations soudaines du président du pays il y a quelques jours, selon lesquelles le groupe islamiste responsable de ces attaques, Boko Haram, disposerait de relais puissants au sein du Parlement, de la justice et des services de sécurité, ne font rien pour arranger les choses. Les tensions s'intensifient donc et le pays semble aujourd'hui paralysé, tandis que les chrétiens affirment craindre un massacre "religieux et ethnique". Pour le moment, aucun grand responsable occidental n'a pris parole ou position sur cette poudrière africaine.