Rodéo à moto : des sanctions plus fortes

C'est une de ces lois réclamées par des élus locaux poussés par les habitants excédés. Les jeunes qui utilisent des deux roues, scooter, motos typée cross ou autres dans les rues, sur les parkings ou les zones piétonnes, font peur et ne sont pas arrêtés, tandis que le conducteur d'automobile moyen se sent surveillé et soumis à contravention à la moindre incartade. Des rodéos de ce type, gendarmes et policiers en constatent 6.000 par an.

La loi, votée par 94 voix pour et une abstention, prévoit un an d'emprisonnement et 15.000 € d'amende. Une sanction aggravée si la personne arrêtée a consommé alcool ou stupéfiants. Et surtout, les véhicules pourront être confisqués. Puis détruit, ce qui s'est déjà passé à Dreux (Eure-et-Loir).

L'efficacité de la loi repose sur l'arrestation des contrevenants. Là, policiers et gendarmes butent sur deux problèmes. D'abord, l'utilisation d'un deux-roues en wheeling est souvent spontanée. Un démarrage au feu rouge ou sur un parking... L'infraction ne dure pas. Ensuite, l'intervention d'une voiture de police provoque une fuite, à moto, avec un pilote pas forcément doué et qui trouve très vite les limites de ses capacités. S'il maîtrise le wheeling en ligne droite, la poursuite rapide au milieu des piétons, cyclistes et autres usagers accroît le risque d'accident. L'action des forces de l'ordre aboutit donc à augmenter le danger. Pour le contrevenant : il y a eu des blessés et des décès. Pour les passants aussi. Reste le cas des rodéos "d'habitude", des rassemblements les soirs d'été sur telle ou telle zone... Là, il faut déployer des moyens plus importants pour contrôler des groupes.