Nanterre : indignation après l’arrestation aux prud’hommes d’un sans-papiers
Publié le Par Julie Catroux
L’arrestation d’un sans-papiers malien venu demander des indemnités de licenciement à son ex-employeur devant le conseil des Prud’hommes de Nanterre provoque la stupéfaction des professionnels du droit et des associations de défense des sans-papiers.
Les associations des droits de l’homme, d’aide aux étrangers, mais aussi les organisations syndicales de magistrats et d’avocats sont scandalisées de l’arrestation, le 11 avril, d’un travailleur malien sans-papiers, à la sortie de son audience de conciliation avec son ex-employeur, la société Sphore. Le salarié, Zoumana, était venu demandé des indemnités à la suite de son licenciement au conseil des prud’hommes de Nanterre. « En droit, rien n’interdit aux policiers d’arrêter une personne en situation irrégulière. Mais dans ce cas précis, nous avons à faire à une privation pure et simple de l’accès à la justice», s’exclame Violaine Carrère, chargée d’étude au Gisti, le Groupe de soutien et d’information des immigrés.
Cette arrestation fait suite à la plainte de l’employeur pour « usurpation d’identité ». Pour se faire embaucher, Zoumana avait présenté une carte de séjour empruntée à un de ses amis. Apprenant qu’il avait décidé de faire valoir ses droits après son licenciement, l’entreprise a averti les forces de l’ordre de sa présence le jour de l’audience. Pour les associations, la plainte de l’employeur déposée avait pour but de ne pas indemniser son salarié. « Les autorités ont une adresse fixe pour Zoumana, si elles souhaitaient vraiment le faire arrêter, il ne fallait pas attendre d’être dans le tribunal », s’insurge le représentant syndical.