Les journalistes du Figaro se révoltent
Publié le Par Jennifer Declémy
A l'occasion de la parution de l'interview spéciale du chef de l'état dans leur journal, les journalistes du Figaro se plaignent du manque d'objectivité de leur ligne éditoriale.
« Le Figaro n’est pas le bulletin de vote d’un parti » : coup de gueule des journalistes du journal que beaucoup appellent aujourd’hui « la Pravda » après la parution d’une interview spéciale du chef de l’état qui annonce subtilement (ou pas) sa candidature à l’élection présidentielle.
A l’unanimité hier la société des journalistes du Figaro a affirmé que « leur quotidien est un journal d’opinion, pas le bulletin d’un parti, d’un gouvernement ou d’un président de la République (…) Les journalistes demandent au directeur des rédactions de veiller à ce que les articles, mais aussi les titres et les manchettes rendent compte de manière complète et pluraliste de l’actualité sans occulter tel ou tel sujet au motif qu’il pourrait embarrasser l’actuelle majorité ».
Les journalistes pointent du doigt le fait que « depuis plusieurs mois, les motifs d’interrogation se sont accumulés pour la rédaction, ainsi que les manchettes à sens unique suscitant l’ironie dans les revues de presse ».
Cela fait des mois qu’en effet l’ensemble de la presse et des observateurs critiquent l’orientation très sarkozyste du Figaro, qui par exemple minimise complètement toute nouvelle révélation sur l’affaire Karachi ou Bettencourt, mais titre tout ce qui peut être négatif pour François Hollande.
Les journalistes du Figaro avaient déjà tenté par le passé de parler de ce problème à Etienne Mougeotte qui leur avait alors opposé une fin de non-recevoir en leur indiquant « si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à aller travailler à Libération ».