Des semences de maïs contaminées aux OGM vendues en France selon Greenpeace
Publié le Par Roxane Bayle
chew2011 - Flickr
Selon l'association écologiste Greenpeace, des semences de maïs contenant jusqu'à six organismes génétiquement modifiés, auraient été cultivées et vendues en France entre 2013 et 2014.
L'association Greenpeace donne l'alerte aujourd'hui sur des semences de maïs provenant de l'entreprise espagnole Semillas Fito : vendues à des agriculteurs français, puis commercialisées de 2013 à 2014 sous l'étiquette "certifiées sans OGM", ces semences contiendraient jusqu'à six OGM différents.
"Ces OGM ont été vendus, semés et cultivés dans les champs, on ne sait où en France, à l’insu d’agriculteurs qui ne souhaitaient pas planter d’OGM mais qui ont été trompés par ce semencier. Ce maïs contenant des OGM se retrouve donc potentiellement dans notre alimentation. " selon Anaïs Fourest, chargée de campagne agriculture, via le communiqué de Greenpeace.
Le laboratoire indépendant Eurofins a testé pour Greenpeace trois échantillons aléatoires de trois kilos chacun de ces semences de maïs : le premier (maïs Ordino 2014) contiendrait trois OGM différents (TC1507, MIR604, DAS-59122), le deuxième (maïs Ordino 2013) 6 OGM différents (MON810, MON863, NK603, TC1507, MON88017 et DAS-59122) et le troisième (maïs Tauste 2013) deux OGM différents (TC1507 et DAS-59122).
Pour Greenpeace, il faut mettre en place un contrôle efficace sur les cultures de maïs
Consternée par ces découvertes, l'association demande que tous les lots incriminés soient retirés du marché et appelle le gouvernement à adopter de véritables mesures de contrôle, avec de lourdes sanctions pour tous ceux qui s'inscrivent dans l'illégalité.
La loi interdisant la culture de maïs OGM en France est débattue cet après-midi à l'Assemblée Nationale : Greenpeace la juge urgente, mais aussi "pas suffisante" : "Pour lutter efficacement contre les OGM, la France doit agir au niveau européen pour renforcer l’évaluation des OGM et s’assurer qu’elle prenne en compte l’ensemble des impacts sanitaires à long terme, environnementaux et socio-économiques". Le communiqué rappelle que cette ligne avait été défendue par Ségolène Royal, nouvelle ministre de l'Ecologie, dès 2012.
Pour l'association, il ne fait aucun doute que les semences auraient été sciemment contaminées par l'espagnol Semillas Fito : "Dans certains cas comme au Brésil, les semenciers et lobbies OGM ont introduit ces cultures dans les champs, contaminant les cultures alentour, utilisant la contamination pour obtenir, de fait, l’autorisation de mise en culture ! " selon le communiqué. "Tolérer la contamination par les OGM serait leur ouvrir grand la porte. C’est inacceptable ! " termine Anaïs Fourest.