L'information n'a guère été reprise par les grands médias.
Les Français sont désormais favorables à la proposition d'autoriser le cannabis, mais sous certaines conditions : il resterait interdit aux mineurs et ne pourrait être consommé avant de prendre le volant.
C'est le résultat principal de l'étude EROPP 2012 "Perception et opinion des Français sur les drogues" que vient de publier l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT). L'évolution des mentalités est vraiment surprenante : en 2008, seuls 31% de nos compatriotes se déclaraient favorables à une telle autorisation. Comment l'expliquer ?
Il semble que les Français soient de plus en plus sceptiques sur l'intérêt d'infliger des sanctions aux simples consommateurs de cannabis. Les condamner à des peines de prison apparaît excessif. Ils préfèrent, à 86%, un simple rappel à la loi, et à 87%, une obligation de soins. Il est vrai aussi que plus les personnes interrogées ont pris ces substances ou comptent des consommateurs dans leur entourage familial ou amical, plus elles sont pour une libéralisation, voire un marché régulé.
Comme en Amérique !
Les décisions prises dans certains pays étrangers, telles qu'elles sont rapportées dans les médias, ont pour effet également de dé-diaboliser le cannabis. Pourquoi ne pas faire comme dans certains Etats de la grande Amérique où va être expérimentée une forme de légalisation ? Au delà, les Français, à 72%, jugent improbable que plus personne ne se drogue. Soyons réalistes, semblent-ils dire aux moralistes de tous bords !
Enfin, il n'est pas exclu, même si l'enquête n'aborde pas cet aspect, que nos compatriotes soient lassés de découvrir presque chaque jour dans la presse des crimes et homicides commis en raison des trafics petits ou grands liés à la vente et revente de drogue.
Décidément, le sujet reste tabou !
Une enquête EROPP 2013 délivrée en mai dernier montrait que 58% des Français étaient favorables aux "salles de shoot" afin de "prévenir les risques d'overdose et de limiter la propagation du sida". Record d'approbation battu !
Mais, de là à ce qu'ils acceptent de voir de tels locaux s'ouvrir à côté de chez eux, il y a un pas que beaucoup ne sont pas près de franchir. Paris en a fourni l'exemple : le projet d'une salle de shoot à côté de la gare du Nord a provoqué des débats houleux…