Énergies renouvelables : les objectifs seront difficiles à atteindre
Publié le Par Gaspar S.
Olivier Tétard - flickr
Un rapport pessimiste quant aux chances de la France de parvenir à ses objectifs en matière d’énergies renouvelables d'ici à 2020 a été remis ce 25 juillet.
La Cour des comptes met en garde : les objectifs de la France en matière d’énergies renouvelables d’ici 2020 seront «difficiles à atteindre» puisque l’essentiel du chemin reste à parcourir, avec un coût qui devrait être supérieure à «ce qui est habituellement imaginé».
Entre 2005 et 2011, la part des énergies renouvelables en France est passée de 10,3 % à 13,1 %, pour un objectif de 23 % en 2020. L'effort qu'il reste à produire est donc très conséquent. Selon le texte, il représente pour 2012- 2020 «globalement six à sept fois ce qui a été réalisé» lors des sept années précédentes.
Or, entre la période 2005-2011, le coût de la politique de soutien mise en place par les pouvoirs publics a représenté 14,3 milliards d’euros en cumulé pour le contribuable et le consommateur.
Aussi, les surcoûts des énergies renouvelables répercutés dans la Contribution au service public de l'électricité (CSPE), une taxe incluse dans la facture d’électricité, devraient atteindre 8 milliards d’euros par an en 2020 (soit quatre fois plus qu’en 2012), pour une dépense supplémentaire pour le consommateur de l’ordre de 40 milliards en cumulé d’ici la fin de la décennie (contre 3,3 milliards entre 2005 et 2011)...
Selon le premier président de la Cour, Didier Migaud, «le coût devrait être important pour le contribuable et le consommateur d’électricité, davantage que ce qui est habituellement imaginé» – pour que la France parviennent à remplir ses objectifs. «Le coût croissant du soutien au développement des énergies renouvelables conduit [même] à s’interroger sur sa soutenabilité à long terme», estime la Cour qui assure qu'il va falloir «redoubler d’efforts pour améliorer le rapport coût-efficacité de chacun des dispositifs d’aide existants».
Ainsi, la Cour indique que l'État doit orienter les aides vers les filières «les moins coûteuses au mégawattheure produit» tout en veillant aux avantages industriels qu’elles procurent à la France. Un casse-tête chinois dont la complexité laisse à penser que la France ne remplira pas son objectif des 23 % d'ici à 2020.
Le rapport rappelle, par ailleurs, que la France est, avec l’Irlande, le Royaume-Uni et le Danemark, l'un des pays qui ont fixé la barre le plus haut en matière d'énergies renouvelables.
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