L'Institut Pasteur s'insurge contre la mise en cause de sa gestion
Publié le Par Gaspar S.
Knowtex - flickr
Vendredi 3 mai, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a critiqué la gestion de l'Institut Pasteur dans un rapport. L'Institut s'inscrit en faux.
Publié sur le site de l'Igas, le rapport n'est pas passé inaperçu. Il pointe des abus de confiance vis-à-vis des donateurs ainsi que des recours à des comptabilités falsifiées.
Les rapporteurs révèlent qu'une partie importante des dons et legs n'est pas «affectée immédiatement aux équipes de recherche». En outre, le déficit structurel affiché par l’Institut Pasteur serait le fruit d'une présentation artificielle des résultats comptables.
La gouvernance de l'Institut, dirigé par Alice Dautry, est également dans le viseur de l'Igas. «Les constats établissent que, sur la période examinée, les pouvoirs de la direction générale ont été développés au détriment de ceux du conseil d’administration, notamment en matière de gestion financière, d’orientation relative à la valorisation de la recherche ou de pilotage du réseau international», écrivent Béatrice Buguet et André Bernay, auteurs du rapport.
«Une méconnaissance de la nature exacte de l'Institut»
Dans un communiqué publié sur le site de l'Institut, la direction conteste «formellement les conclusions du rapport de l’Igas qui mettent en cause de manière infondée la gouvernance de l’Institut Pasteur et qui pourraient laisser croire que les dons, legs et subventions dont il bénéficie ne sont pas utilisés à bon escient».
L'Institut – qui, selon Le Figaro, disposerait d'un patrimoine de près d'un milliard d'euros – assure que «les modalités de gestion comptable et financière de l’Institut Pasteur sont dictées par l’exigence de stabilité et de pérennité de l’institution et de ses activités de recherche».
«Les allégations contenues dans le rapport de l’IGAS révèlent une méconnaissance de la nature exacte de l’Institut Pasteur, de ses activités de recherche ainsi que du modèle économique qui fonde les orientations comptables et financières de l’Institut», poursuit le communiqué qui rappelle que la fondation est «mondialement admirée et respectée pour la qualité de sa recherche et de son action sur le terrain».