Mariage pour tous : le texte définitivement adopté à l'Assemblée Nationale

Epilogue d'un marathon législatif

Le projet de loi estampillé Taubira qui ouvre le mariage et l'adoption aux couples de même sexe a été adopté mardi 23 avril à l'Assemblée Nationale. Sur un total de 566 votants, 331 députés se sont déclarés pour et 225 contre. Le texte a été voté conforme, il correspond à celui voté par le Sénat la semaine passée. Le président de l'Assemblée, Claude Bartelone, a précisé : "Après 136 heures et 56 minutes, l'Assemblée a adopté le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe".

Noel Mamère relie ce moment historique à un autre :  "Aujourd'hui, l'Assemblée nationale peut être fière de ce qu'elle propose aux Français, en suivant ses convictions et en ne cédant pas à l'horreur de la rue. Notre fonction n'est-elle pas de protéger les libertés et d'en élargir le champ ? Souvenons-nous qu'ici, un député de gauche, Raymond Forni, a fait voter une loi dépénalisant l'homosexualité, il n'y a pas si longtemps". 

"Sortez-moi ces ennemis de la démocratie"

Depuis la tribune des visiteurs, un homme a voulu déployer une banderole mais il a été intercepté par les agents de sécurité. Le président de l'Assemblée a exhorté la sortie "des ennemis de la démocratie".

Le vote enteriné, la droite s'en est allée tandis que la ministre de la justice, submergée par l'émotion, s'est adressée aux jeunes adolescents homosexuels : "Si vous êtes pris de désespérance, balayez tout cela (..) vous n'avez rien à vous reprocher".

Elle a notamment évoqué les grands moments de démocratie permis par le débat, réaffirmant la nécessité des interventions de l'opposition.

La proposition de loi a révélé l'éloquence de la garde des sceaux, affectionnant les références littéraires. Christiane Taubira a ainsi conlu son discours de remerciement en citant le philosophe allemand Nietzsche : "Les vérités tuent, celles que l'on tait deviennent vénéneuses".

Les recours de l'opposition

L'opposition a d'ores et déjà saisi le Conseil Constitutionnel. Elle a en effet déposé un recours afin d'obtenir la censure du texte. Le Conseil a un mois pour se prononcer, sinon François Hollande promulguera le texte. Les premiers mariages entre personnes de même sexe pourraient alors avoir lieu d'ici le mois de juin.

Les opposants ont prévu de se rassembler une nouvelle fois le 5 puis le 26 mai dans la capitale.