L'éducation n'est plus égalitaire

Le mythe égalitariste de l'école s'effondre dans le dernier rapport de la Cour des Comptes sur ce sujet. Les 93 pages du rapport mettent en effet en exergue l'inégalité exercée dans l'attribution de moyens sur tout le territoire avec un état français qui donne plus aux académies déjà favorisées.

En 2010, l'état français a déboursé 47% de moyens de plus pour former un élève parisien que pour former un élève de la banlieue de Créteil ou de Versailles, 51% de plus que pour un élève de Nice. Un constat accablant qui prouve que la capitale est aujourd'hui le lieu d'éducation qui possède des enseignants plus expérimentés et une offre de formation bien plus développée que le reste de la France.

Même en ce qui concerne les plus jeunes enfants les inégalités sont criantes. Exemple cité par le rapport : en Seine-Saint-Denis, seuls 0,9% des moins de trois ans trouvent une place en maternelle contre 4% dans l'académie de Créteil et 13,4% en moyenne nationale.

Ces inégalités constatées ne sont pas du fait d'un choix délibéré de la part du ministère de l'éducation, attestent les magistrats de la Cour des Comptes, qui constatent en fait que le ministre ne fait qu'accréditer les inégalités déjà existantes. En effet, c'est le pilotage même des budgets attribués à chaque académie qui pose problème, dans la mesure où le ministère de rapatrie pas toutes les données existantes à ce sujet pour en faire une synthèse et en déterminer ensuite les crédits à allouer. Ces derniers se font un peu au hasard, sans critère particulier. Une profonde réforme est donc à mener dans ce domaine, préconisent les sages financiers.