La ligue des droits de l'homme dénonce les féodalités françaises
Publié le Par Jennifer Declémy
Dans son rapport annuel, la Ligue des Droits de l'Homme pointe du doigt un système français qui étouffe la démocratie.
Le jour où plusieurs élus et responsables civils lancent une tribune dans le Monde pour dénoncer "la démocratie qui recule", la Ligue des Droits de l'Homme fait le même constat et met en exergue les féodalités du système français qui étouffent la démocratie.
"Dans aucun pays on ne voit les mêmes personnes en place depuis trente ans" critique le rapport, visant le cumul des mandats et des fonctions ainsi que la réégibilité qui se fait jusqu'à des âges très avancés aujourd'hui. Et cela se vérifie notamment au niveau local, déplore la LDH, qui vise notamment les grandes féodalités régionales. Décrivant la France comme un "modèle monarchique", le rapport estime que cela suscite "un terrible décalage entre la représentation politique et la réalité d'une société en pleine transformation, qu'il s'agisse de la place faite aux femmes, aux jeunes ou à la diversité des origines et des cultures".
Dans le coeur du rapport se situe aussi et surtout une dénonciation du système présidentiel à la française qui concentre tous les pouvoirs entre les mains d'un petit groupe, tandis que les autorités indépendantes du pouvoir elles sont démunies et ne peuvent véritablement agir. Implicitement, on retrouve des interrogations sur l'affaire Bettencourt, mais aussi une critique des attaques contre les étrangers, qui se multiplient au plus haut niveau de l'état.
Mais c'est également aujourd'hui que plusieurs personnalités comme Jacques Delors, François Chéréque ou Jean-Paul Delevoye lance un appel à une régénération française de la démocratie et déplorent le niveau et l'abaissement de cette campagne présidentielle qui ne traite pas des vrais sujets. "L'enjeu est donc de refonder ensemble notre pouvoir de penser, agir, vivre autrement en démocratie". Vaste débat qui n'aura trouvé aucune réponse durant cette élection...