Mort de Raymond Aubrac

La classe politique est unanime pour commémorer la mort de Raymond Aubrac, 97 ans, très grande figure de la résistance française, qui est décédé hier soir à l'hôpital du Val-de-Grâce. Cofondateur du mouvement Libération Sud, il était le dernier survivant des chefs de la Résistance réunis et arrêtés en juin 1943 dans le Rhône.

Témoin à charge dans les procès du résistant René Hardy, accusé d'avoir livré Jean Moulin aux autorités allemandes, Raymond Aubrac était l'époux de Lucie Aubrac, également héroïne de la résistance, décédée en 2007. Figure de la gauche, il avait appelé à voter François Hollande dès le premier tour, et dénonçait régulièrement les déplacements historiques de Nicolas Sarkozy au plateau des Glières, qui l'indignaient tout particulièrement.

Citoyen actif, il se mobilisait pour expliquer la résistance et la guerre aux écoliers et il a fondé, à la fin des années 40, le Bureau d'études et de recherche pour l'industrie moderne. C'est en 1940 qu'il s'engagea dans la résistance, avant d'être arrêté trois ans plus tard par les allemands. C'est sa femme qui le libérera, lui et ses compagnons, en montant une opération de sauvetage choc qui inspira même un film, en 1997. Il s'enfuit alors à Londres avec Lucie et devient délégué à l'Assemblée consultative en juin 1944.

Il laisse derrière lui trois enfants et dix petits-enfants.