Bettencourt : le procureur Courroye savait dès 2010 pour les fonds venant de Suisse

C'est une révélation qui vient de l'hebdomadaire le Point, qui porte sur le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, qui s'était vu retirer l'affaire Bettencourt en 2010 étant donné sa proximité avec le pouvoir. Or, l'avocat René Merkt, qui s'occupait de l'argent de la famille Bettencourt dans les banques suisses, avait parlé de ces transferts d'argent liquide dès l'automne 2010 à la justice française.

A l'époque, ces révélations n'avaient suscité aucune investigation particulière de la part du parquet de Nanterre. Pourtant, lors de son audition du 1er octobre 2010, l'avocat en question avait longuement expliqué avoir rencontré Patrice de Maistre qui le sollicitait pour organiser les transferts de fonds liquides, dont le juge Jean-Michel Gentil les soupçonne d'avoir financé illégalement la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy.

"Il est arrivé que Patrice de Maistre me demande de mettre à disposition de Mme Bettencourt des fonds à Paris. L'opération était effectuée par des organismes professionnels de compensation (...) Je n'ai jamais assisté personnellement à de telles remises de fond. J'imagine qu'elles ont été effectuées correctement" a expliqué l'avocat René Merkt. Et c'est sur cette piste que s'est justement lancé le juge de Bordeaux, qui s'est rendu en Suisse au début de l'année pour enquêter sur la provenance de ces fonds.

L'ancien gestionnaire de fortune de la famille Bettencourt a confirmé au juge Gentil que ces transferts de fonds avaient bien existé, mais qu'il en ignorait la provenance, indiquant juste avoir remis ces fonds à Liliane Bettencourt en mains propres.