Bettencourt : Mediapart réplique

Après leur rôle crucial joué dans la révélation de l'affaire Bettencourt en juin 2010, les journalistes de Mediapart ont été convoqués à Bordeaux jeudi dernier pour répondre d'accusations d'intrusion sur la vie privée des Bettencourt et les deux investigateurs en question, Edwy Plenel et Fabrice Arfi, risquent la mise en examen à l'instar de Franz-Olivier Giesbert et Hervé Gattegno. Ils ont expliqué cet après-midi qu'ils allaient eux aussi porter plainte pour "dénonciation calomnieuse".

"Nous allons saisir le doyen des juges d'instruction de Bordeaux d'une plainte en dénonciation calomnieuse. Une plainte contre X au pluriel" a déclaré l'avocat des deux journalistes, Jean-Pierre Mignard, arguant qu'il est "calomnieux de dire que nous avons pu porter atteinte à la vie privée de la vieille dame". On reproche au site d'information d'avoir révélé les enregistrements clandestins pris par l'ancien majordome de la famille.

Le journaliste Fabrice Arfi explique cependant qu'au contraire, il a "protégé l'intimité de la vie privée de Liliane Bettencourt en sélectionnant, dans les 22heures d'enregistrement clandestins, uniquement les éléments d'intérêt public : une fraude fiscale dans des proportions vertigineuses, le financement illégal des partis politiques, des immixtions de l'Elysée dans des procédures judiciaires...". Et au-delà de cette possible inculpation, c'est une défense du journalisme que veulent incarner les deux journalistes de Mediapart.