Interpellation de justiciers anti-pédophiles

Trois hommes de la "Ligue anti-pédo" ou LAP ont été interpellés par les gendarmes, ce mardi 5 novembre. "Un homme de 21 ans, du Doubs, "se présentant comme justicier", dit France3, a créé le groupe, avec deux autres hommes d'Isère et de l'Allier.

Justice sauvage

Leur tort : avoir traqué des présumés pdéophiles sur les réseaux sociaux et avoir exercé des pouvoirs de police et justice qui ne leur reviennent pas. C'est allé plus loin : l'administrateur du groupe et deux hommes  ont coincé dans une rue un soir, torturé et humilié un jeune homme de 22  ans qui a eu le courage de porter plainte. L'affaire est racontée par France3...

Il a indiqué aux policiers "avoir été enlevé, amené dans un bois et soumis à des actes de violences très sévères". Ses agresseurs lui ont ensuite pris sa carte bancaire et ses codes. Déshabillé, roué de coups, il est "promené comme un chien au bout d'une laisse, obligé de laper le sol", poursuit-on, "il a subi une scène de très grande humiliation".  

Ils gênent les vraies enquêtes

Le souci avec ces prétendus justiciers, c'est qu'ils gênent le travail des vrais acteurs (gendarmerie, police, justice) dans ce milieu complexe. Ce qu'explique à Libération, dès 2020, la capitaine de police Véronique Béchu...

".. Les enquêteurs spécialisés sont peut-être, eux, en train de traquer la même cible pour des faits plus gravement caractérisés, tels des faits criminels. Si le suspect est alerté qu’on le suit, notre enquête est fichue : il va s’anonymiser, supprimer tout ce qu’il a chez lui… Le plus important pour nous, en cyber-infiltration, c’est de pister des cibles à haut profil de risque : des individus qui produisent les images et vidéos pédopornographiques, et qui les diffusent ensuite."  

D'autres groupes subsistent

Connu dès 2019, le Team Moore, créé à la Réunion, a été présenté par Le Télégramme. il a, en mars 24, permis une arrestation dans le Nord, rapportée par France Bleu. Sur Twitter, on trouvera, plus récent , AlertesPedo... Même principe : des "arrestations" filmées et diffusées sur Twitter.

Une "arrestation" à Amiens (Somme) sur AlertesPédo (copie d'écran).