Faut-il interdire le site Coco.gg ?

L'interface est sobre, simple, couleur marron et jaune. Rien de très engageant. Pourtant Coco "marche bien".
 

Gratuit et anonyme

D'abord, le site de rencontres est gratuit : un argument majeur quand sur Badoo, par exemple, il faut s'abonner pour tenir des conversations. Ensuite, aucune identification n'est demandée. Pas comme sur Tinder où il faut donner son e-mail, son téléphone et sa géolocalisation... Sur Coco, on choisit un pseudo, un sexe, un âge, un code postal... Et c'est parti !

Sur Coco, on peut donc se faire passer par une personne de l'autre sexe, pour plus jeune qu'on ne l'est vraiment (ou plus vieux si l'on n'a pas 18 ans) et, avec la photo de son choix, personnelle ou trouvée sur le net, inviter l'autre à se rencontrer, chez soi ou sur un parking de supermarché, la nuit...

Des voix se lèvent
 

Deux cas posent problème : la mauvaise rencontre ou le trop de rencontres. Des histoires évoquées dans la presse...

Le Figaro : C’est sur Coco qu’entre 2011 et 2020, un septuagénaire a proposé à des dizaines d’inconnus de violer sa femme préalablement droguée. La mère de famille ne s'est rendue compte des faits qu'après la découverte par des policiers de centaines de vidéos sur l'ordinateur de son mari...

Michel Sollossi, un homme poignardé à son domicile avec tentative d'égorgement en janvier 2018, quelques heures après avoir retrouvé à la gare de Pontoise un homme rencontré sur Coco qu'il avait fait venir chez lui ... 

Le chanteur Richard Dewitte, condamné en septembre à trois ans de prison pour corruption de mineure, échangeait avec une certaine "Camille2009" qui se présentait comme une adolescente de 13 ans... Rendez-vous... sur le parking d'un supermarché... Ce n'est pas la jeune fille qui l'attendait, mais des gendarmes...

Des associations demandent la fermeture du site : Innocence en danger au nom des enfants et SOS homophobie au nom des homosexuels... Leurs sites Internet ne mettent cependant pas le sujet à la une. Effet d'annonce ? 
 

Le débat est lancé sur les sites d'information, commentant la mort de Philippe à Grande-Synthe ou, ce jeudi, un procès pour viols à Valenciennes (Nord).
 

Le souci est que le site est bulgare et hébergé à Guernesey... Il existe depuis 2003. Peut-on l'interdire ? Difficile... Et est-ce bien nécessaire ? La majorité, un très grande majorité des utilisateurs sont homosexuels. Peu de femmes ou jeunes femmes, souvent des travestis ou transexuels... Rien ne dit que la délinquance ou la criminalité ne profiteront pas d'autres réseaux, plus fermés, plus difficiles à repérer.