Les motards contre le contrôle technique
Publié le Par Fabrice Bluszez
Bertrand Photolive
Les motards ont manifesté dans tout le pays et à Paris, donc, contre l'instauration prévue du contrôle technique des deux-roues motorisés en 2022.
La Fédération française des motards en colère (FFMC) a compté «25.000 à 30.000 motards» dans les grandes villes de France, ces samedi 10 et dimanche 11 avril. Un chiffre généreux car le mauvais temps avait limité la participation. A l'inverse, on peut s'étonner de la mobilisation malgré le froid et la pluie. Mais ce n'est pas la dernière manifestation. D'autres suivront.
Les manifestants à Paris, en quelques photos, signées Bertrandphotolive.
Départ avenue Foch.
Sur le périphérique.
La météo était plus clémente dimanche.
Le soin apporté aux motos rend le contrôle sans grand intérêt.
La circulation a été stoppée.
En route vers le siège de Dekra.
A l'arrivée.
Depuis le fourgon de la FFMC, une brève allocution.
Une étude sur les accidents impliquant des deux-roues motorisés montre que le contrôle technique n'apporterait rien, explique la FFMC.
« La Mutuelle des Motards a réalisé des études sur le rapport entre l’accidentalité et l’état des 2RM, dont les conclusions générales sont :
- La cause technique ou le défaut d’entretien dans les accidents de 2RM restent infimes
- Un CT 2RM n’aurait pour finalité que de sanctionner l’usage de pièces non-origine (qui n’ont aucun lien de causalité avéré sur l’accidentalité)
- La vulnérabilité des motards reste la première cause de leur mortalité, et un contrôle technique n’y changerait rien
- De par son kilométrage annuel moyen parcouru (un peu plus de 4000 km par an), un 2RM s’use bien moins vite qu’une automobile. »
La FFMC soupçonne les sociétés organisant le contrôle technique, dont Dekra, d'avoir oeuvré pour obtenir cette décision d'extension du contrôle technique. A Paris comme ci-dessous à Lyon (Rhône), les manifestants sont allés jusqu'aux bureaux de Dekra.
Les motards de Lyon (Rhône).
La FFMC a un autre argument technique et financier contre ce contrôle technique : il faudra équiper les centres.
Pourtant, les centres que nos motards ont pu visiter, dans leur grande majorité, ne se disent pas prêts à faire ce contrôle technique pour bien des raisons :
- faisabilité technique : il faut d’autres machines pour les contrôles de deux-roues, donc la place de les mettre... et les finances pour les acheter !
- faisabilité humaine : les centres de contrôle technique se disent déjà en sous-effectif pour réaliser les contrôles des autos : comment vont-ils former, voire recruter, du personnel pour faire ceux des 2RM ?
- faisabilité économique : les dépenses en matériel et en ressources humaines vont-elles être rentabilisées par le contrôle technique de 4 millions de 2RM (pour mémoire, les voitures sont au nombre de 40 millions !)