Un rapport sur les conflits d'intérêt pointe du doigt les députés.
Publié le Par Jennifer Declémy
Le dernier rapport de l'Assemblée nationale remis par son déontologue le juriste Jean Gicquel accable un phénomène inquiétant chez nos députés : le conflit d'intérêts.
On en avait déjà parlé sous ce mandat avec la parution du livre de Martin Hirsch qui évoquait le cas de Jean-François Copé, à la fois député et avocat et qu'il accusait donc de conflit d'intérêts, mais la question revient aujourd'hui sous le tapis avec la remise au Bureau de l'Assemblée nationale d'un rapport rédigé par le juriste Jean Gicquel, spécialiste en droit parlementaire.
Le principale reproche porté dans ce rapport concerne la pratique de l'organisation de colloques dans l'enceinte du Palais Bourbon, financés par des entreprises privées "faisant état du patronage d'un parlementaire" et qui mettent donc en délicate situation ce dernier. De plus, la coutume de beaucoup de parlementaires d'appartenir à des clubs n'ayant pas grand rapport avec le monde politique, comme les cigares, est douteuse car beaucoup d'entre eux sont aussi financés par des entreprises.
Enfin, le juriste dénonce le lobbying pratiqué dans l'hémicycle, notamment avec la multiplication de petits groupes composés de parlementaires, travaillant tout près de ministères pour les aider dans leurs décisions "ce qui affecte la séparation des pouvoirs", écrit Jean Gicquel.
Si les députés veulent remédier à ces facheux constats, il leur faudra changer le règlement de l'Assemblée nationale, une décision qui aura sans aucun doute du mal à être prise.