Premier procès d’un policier pour tir de flash-ball.
Publié le Par Jennifer Declémy
C'est un premier procès du genre qui s'ouvre aujourd'hui, contre la nouvelle arme utilisée par les policiers depuis dix ans maintenant, le flash-ball.
L’utilisation de ces armes a été rendue possible en 2002 et depuis, les blessés et victimes se multiplient, dont Pierre, un adolescent de 16 ans qui a perdu un œil à cause de ces engins en 2007 alors qu’il était en train de manifester. Il a porté plainte « pour que l’affaire ne soit pas aussitôt enterrée, oubliée, et surtout pour calmer au moins temporairement la police, envoyer un message, dire ‘on ne peut pas mutiler impunément un lycéen, on ne peut pas tirer sur une manifestation’ » explique le jeune homme.
Si le procureur avait requis l’abandon des poursuites, les juges en ont décidé autrement du fait que « les conditions de nécessité et de proportionnalité » invoquées par les policiers, alors que le policier responsable nie avoir tiré, contrairement au rapport sur l’IGS qui assure qu’il n’existe « aucun doute » sur l’origine du tir.
Ce procès est le premier du genre en France et donnera du grain à moudre à tous les opposants du flash-ball, d’autant qu’il y a eu de nombreux accidents depuis 2002, qui causent entre autres blessures à l’œil, perte d’audition et même la mort d’un homme victime d’un arrêt cardiaque par un tir au thorax. Le plus grave est que ces tirs interviennent alors que les personnes touchées ne sont pas en train de commettre une effraction.