Le préfet de l'Aisne renonce à sa prohibition de l'alcool
Publié le Par Fabrice Bluszez
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D'une bêtise sans nom et d'une irresponsabilité totale quant aux conséquences, l'arrêté du préfet de l'Aisne, Ziad Khoury, a été abrogé quelques heures après avoir été pris.
Il a fallu un haut-fonctionnaire sorti de l'Ecole nationale d'administration (ENA) pour imaginer que l'heure du covid19 était aussi l'heure d'interdire la vente d'alcool sur un département français. Pas sur tout le territoire, après avis des représentants du peuple, les parlementaires, mais sans consultation, juste sur un département et par arrêté préfectoral. Ça n'a pas tardé, quelques heures plus tard, l'arrêté était abrogé. Le préfet Ziad Khoury a publié un communiqué, cité par L'Union...
« Alerté notamment par les services de police et de gendarmerie sur les risques particuliers en matière de violences intrafamiliales pendant la période exceptionnelle actuelle de restriction des déplacements, le préfet de l'Aisne leur a demandés d’être particulièrement vigilants et réactifs dans ce domaine. Les violences intrafamiliales étant souvent associées à une consommation excessive d'alcool, une mesure de régulation dans le département, jusqu’au 31 mars, de la vente à emporter de boissons alcoolisées avait été décidée. Néanmoins, à la suite d'échanges, en particulier avec des addictologues, sur certaines conséquences négatives possibles d’une mesure généralisée, même très temporaire, le préfet a décidé de rapporter cette disposition dans l’attente d’une évaluation plus large des mesures envisageables dans ce domaine. »
Stupéfiante, la décision d'un seul préfet révèle qu'au niveau de l'Etat, de ses cadres, on méconnaît le monde réel et les principes de base de la médecine ou du maintien de l'ordre public. Ni le problème de l'addictologie, ni l'idée que les gens iraient en chercher ailleurs, ni l'idée du marché noir n'ont stoppé le préfet.