France Société

Protection des animaux : 20 raisons d'espérer

Publié le  Par Fabrice Bluszez

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Vincent Bozzolan

Du côté de ceux qui protègent les animaux, 2017 a été une année plutôt positive. Vincent Bozzolan, sur son blog, y voit vingt bonnes raisons.

On trouvera le texte intégral -et surtout les nombreux liens- de ce message de Vincent Bozzolan, militant de la cause animale, chez Gaia (ici en compagnie de Mélanie Castermans), notamment, sur son blog : Brocoli concentré.
 

Grand public


Il me semble indéniable que le végétarisme/véganisme et la cause animale ont fait l’objet d’une attention croissante cette année encore. Quelques exemples :
 

1. Enquêtes en élevages et abattoirs. Plusieurs associations ont pu obtenir des images de la réalité vécue par les animaux, et surtout les diffuser aux médias et à la population (concernant la fourrure, la production d’oeufs, les abattoirs, l’élevage de poulets, etc.).
 

2. Nombre de flexitariens, végétariens et véganes. A en croire cet article de Vegactu, la France compte désormais 5 % de végétariens/véganes et 30 % de personnes se disant flexitariennes. C’est à la fois peu et énorme.
 

3. Militantisme en expansion. Si le nombre de véganes augmente, celui des militants aussi. A Paris, l’édition 2017 de la Marche pour la fermeture des abattoirs a, par exemple, attiré 1000 personnes en plus par rapport à l’édition 2016.
 

4. Positionnement de Greenpeace. Depuis Cowspiracy, de l’eau a coulé sous les ponts. Cette année, l’association Greenpeace a pris une position nette pour une réduction de la consommation de viande et de produits laitiers, et mène campagne pour un changement dans les cantines.
 

5. Opposition aux pratiques ostensibles/extrêmes. Des problématiques comme l’élevage intensif, l’utilisation d’animaux dans les cirques, le gavage des canards, etc. ne me semblent plus bénéficier du passe-droit d’antan. L’opposition de la population est grandissante. Près de 6 Français sur 10 sont aujourd’hui favorables à l’interdiction du gavage (contre 44 % en 2013).  Petit à petit, l’exploitation animale voit sa légitimité grapillée dans l’opinion publique.
 

6. Valorisation de la cause. A mesure que la souffrance animale est moins tolérée, les mouvements animalistes sont mieux considérés, ou du moins mieux écoutés. On ne compte plus les émissions de télé et articles de journaux dans lesquels les concepts de véganisme ou d’antispécisme ont été définis cette année (avec, certes, des considérations variables selon les journalistes). Lors d’une interview au début de l’année, Barack Obama encourageait même une alimentation végétale.
 

7. Professionnalisation du mouvement. En prenant l’impact pour critère, l’organisme américain Animals Charity Evaluators publie chaque année un classement des associations les plus efficaces. Pour la première fois cette année, L214 est mentionné. C’est un bon signe d’une professionnalisation du domaine, ce à quoi les animaux ont tout à gagner.
 

8. Maximisation de l’impact. En parallèle à cette professionnalisation, une tendance qu’on a pu observer cette année est la volonté de ne plus agir pour les animaux sans préalablement s’assurer que l’impact de cette action soit bénéfique au plus grand nombre, et le plus rapide possible. Trois exemples : la sortie du livre How to Create a Vegan World de Tobias Leenaert, la diffusion du mouvement de l’altruisme efficace, et les actions de la nouvelle association américaine One Step for Animals, qui se concentre sur la question des poulets car ce sont les animaux terrestres les plus nombreux en élevage.


Politique


Au sens politique, il me parait évident que des normes plus sévères sur l’utilisation d’animaux, en plus de les soulager de certaines douleurs, prédisposent à l’abolition de toute utilisation. Les avancées obtenues dans ce domaine sont donc doublement bénéfiques. En complément, la viande perd de plus en plus de terrain. 

 

9. Parti animaliste français. Récemment créé, le Parti animaliste françaiss’est pour la première fois présenté aux élections législatives. Une étape historiquement importante pour ce parti, qui réclame justement dans son programme des normes plus strictes.
 

10. Parti pour les animaux néerlandais. Plus ancien (il a été fondé en 2002 !), le parti néerlandais est sorti victorieux des dernières élections législatives, en passant de 2 à 5 sièges à la Chambre des Représentants.
 

11. Taxe sur la viande. Ces dernières semaines, on ne comptait plus le nombre d’articles de presse expliquant que taxer la viande serait sans doute bientôt inévitable. La couverture médiatique de cette idée pourrait bien en faire une prophétie autoréalisatrice.
 

12. Restrictions en tous genres. En vrac, l’Italie, l’Estonie et l’Irlande ont interdit les cirques avec animaux sauvages, la Belgique (à l’exception de la Région bruxelloise) a rendu obligatoire l’étourdissement avant l’abattage, La Région bruxelloise a (tout de même) interdit le gavage pour la production de foie gras, la République tchèque ne permettra plus l’élevage d’animaux à fourrure dès 2019…
 

13. Menu végé à l’école. La proposition aurait été impensable il y a quelques années : Nicolas Hulot, ministre français de la Transition écologique, veut que les cantines scolaires servent un menu végétarien un jour par semaine. Quelques semaines avant cette annonce, 40 professionnels de santé défendaient le véganisme dans une tribune. Au Portugal, les cantines scolaires et pénitentiaires sont même désormais légalement obligées de servir des plats végétaliens.
 

14. Un partisan chef de parti. Depuis 2015, le Parti travailliste britannique (Labour Party) est dirigé par Jeremy Corbyn. Végétarien depuis des décennies, le politicien a indiqué récemment vouloir devenir végane. Et en juin 2017, Corbyn et son parti sont sortis vainqueurs des dernières élections générales, en progressant de 30 sièges, et vont donc peser bien plus lourd dans les décisions politiques.


Entreprises


Parce qu’elles ont souvent un impact direct sur des dizaines de milliers d’animaux, les changements opérés par les (grandes) entreprises constituent une opportunité que les militants animalistes doivent saisir. L’année 2017 en a encore fourni des preuves. 
 

15. McVegan. Fin septembre, McDonald’s a lancé un menu entièrement végane à titre d’essai dans la ville finlandaise de Tempere. Essai concluant, puisque la chaîne a annoncé en décembre que le menu serait intégré de façon permanente à la carte de ses restaurants en Finlande et en Suède (et bientôt dans le reste de l’Europe ?). C’est une avancée énorme pour les animaux. En France et en Belgique, un nouveau burger végétarien a également été lancé, avec l’appui d’une grande publicité.
 

16. Sans fourrure. En 2017, trois grandes marques d’habillement ont rejoint la liste des entreprises qui n’utilisent plus de fourrure : Gucci, Michael Korset VF Corporation.
 

17. Pour les poules. Plein d’entreprises ont décidé cette année de renoncer aux œufs de poules en cage. Quelques exemples en France : Intermarché, Franprix, Casino, Metro, Leader Price (pour les œufs frais) et Panzani ou encore Louvre Hotels (pour les produits préparés). Avalanche d’avancées en Belgique aussi : Burger King, Quick, La Lorraine, Brussels Airlines, etc. La chaîne Carrefour a également pris un engagement à l’échelle mondiale.
 

18. Les marques de viande s’y mettent. Après Herta en 2016, la marque de charcuterie Aoste a récemment lancé une gamme de produits végétariens. Si on peut regretter que les produits ne soient pas végétaliens, je crois que tout le monde saisit l’énorme basculement que représente ce changement, qui est rendu possible grâce aux grand nombre de flexitariens.
 

19. Viande cultivée. Cette année, on a beaucoup parlé de la viande cultivée, aussi appelée viande de synthèse ou viande in vitro. Plusieurs entreprises font parler d’elles : Memphis Meat, SuperMeat, etc. Parce que la viande cultivée a le potentiel d’épargner des milliards d’animaux en à peine quelques années, je suis convaincu que nous devrions soutenir son développement. Pour les anglophones, un ouvrage à ce sujet vient de paraître : Clean Meat, de Paul Shapiro.
 

20. Retour vers le futur. L’espoir est carrément permis. Pour preuve, voici le titre d’un article qui vient de paraître dans le célébrissime magazine économique américain Forbes : "Voici pourquoi vous devriez rendre votre entreprise végane en 2018".


 







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