Greenpeace présente sa propre version de l'état du nucléaire français.
Publié le Par Jennifer Declémy
AFP/Frederick Florin
Alors que le débat sur le nucléaire prend place dans la campagne présidentielle, l'association Greenpeace présente aujourd'hui son rapport sur l'état du nucléaire en France.
Après l'autorité de sûreté nucléaire, la Cour des Comptes et la commission énergie2050, c'est au tour de Greenpeace de réaliser sa propre expertise sur le nucléaire français, pour asséner sa propre vérité dans le débat public, présentant ce rapport comme "une analyse critique des des évaluations complémentaires de sûreté menées sur les installations nucléaires françaises après Fukushima".
Selon les responsables de ce rapport, le verdict est sans appel : évaluations comportant "trop de limites et de lacunes pour fonder des décisions définitives" qui n'écartent certainement pas le risque d'une catastrophe nucléaire. De quoi conforter les membres d'Europe Ecologie.
L'épais rapport technique, qui ne fait pas moins de 187 pages, a été écrit par deux spécialistes, Arjun Makhijani et Yves Marignac, et s'appuie sur des dossiers remis par EDF et Areva en septembre 2011, en insistant tout particulièrement sur les cas de Flamanville, Gravelines et Civaux.
Le rapport pointe donc du doigt le risque qui existe sur ces centrales : "un accident de fusion du coeur peut conduire à une rupture brutale de l'enceinte et/ou un percement du radier, provoquant une contamination de l'air ou des eaux. Un accident de vidange de piscine d'entreposage de combustibles usés peut conduire à un feu du combustible et à des rejets très importants faute d'enceinte de confinement".
Les deux spécialistes jugent également que les évaluations de sûreté ne sont pas suffisantes pour couvrir tous les risques existants car "les scénarios accidentels envisagés par EDF n'envisagent pas tous les développements possibles". Il est donc reproché à d'EDF d'aborder le problème en se focalisant sur la gestion d'une situation de crise. Les évaluations doivent donc être approfondies, concluent le rapport.