Hôpitaux de Paris : Martin Hirsch veut diviser par deux le temps d’attente aux Urgences
Publié le Par Antoine Sauvêtre
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Martin Hirsch, directeur de l’APH-HP, a présenté un plan pour la période 2015-2019 afin d’améliorer les services des Urgences dans les hôpitaux parisiens. L’objectif est ambitieux : diviser par deux le temps d’attente des patients.
C’est un véritable défi que se lance Martin Hirsch, le directeur de l’AP-HP (Assistance publique des hôpitaux de Paris). Dans un plan présenté mardi 10 juin, l’ancien président d’Emmaüs a fait part de son intention de diviser le temps d’attente aux urgences par deux. Actuellement, un patient doit attendre en moyenne près de 4h avant d’être pris en charge par un service parisien. L’objectif est donc d’atteindre moins de deux heures d’attente dans les cinq années qui viennent.
Orientation et « filières courtes »
Pour relever ce challenge ambitieux, qu’Anne Hidalgo avait promis lors de la campagne pour les municipales, le patron de l’AP-HP souhaite renforcer la coopération avec le Samu (le « 15 »), les pompiers (le « 18 ») et les médecins ou maisons médicales de garde. L’objectif : mieux orienter les patients vers une prise en charge rapide en fonction de leurs symptômes pour désengorger les urgences. Autre moyen mis en œuvre : généraliser les « filières courtes », c'est-à-dire diversifier les modes de prise en charge. Ainsi pour les patients dont l’état ne nécessite pas d’hospitalisation, d’examens biologiques ou de radiologie, ce qui représente près de 20% des adultes et 40 à 50% des enfants, les infirmières pourront directement leur prodiguer des soins simples et rapides.
Des bénévoles pour aider les médecins
Le milieu associatif sera également mis à contribution. Ainsi, des médecins retraités, des jeunes bénévoles ou en « service civique » pourront être intégrés au sein des services pour ne « pas laisser un patient seul avec son anxiété », explique Martin Hirsch. Ils seront notamment chargés d’établir un lien entre les familles, les patients et le personnel médical. L’hôpital Bichat expérimente déjà cette méthode.
40 millions d’euros
En plus de cette réorganisation des services, le plan prévoit d’injecter quarante millions d’euros dans les transformations architecturales des urgences dans plusieurs établissements afin d’en améliorer l’efficacité et la praticité. Du nouveau matériel de télécommunications doit ainsi être mis à la disposition des équipes médicales.
Le tout premier plan de Martin Hirsch, nommé à la tête de l’AP-HP l’automne dernier, qui s’étale sur la période 2015-2019, a été bien accueilli par les professionnels de santé. « Je vois une volonté de ne pas considérer les urgences comme un problème, mais de les mettre au cœur du métier de l’assistance publique », se réjouissait le professeur Riou, chef de service de la Pitié-Salpétrière, dans les colonnes de metronews.
Quid de l’Hôtel-Dieu ?
Seule tâche au tableau, les urgences de l’Hôtel-Dieu, sur l’île Saint-Louis. Un cas qui reste très sensible. Depuis plus de deux ans, les médecins de l’établissement se battent pour préserver leurs urgences menacées de fermeture. De nombreux services ont déjà disparu et les pompiers ont pour consigne de ne plus y amener de patients. Sur ce dossier chaud, Martin Hirsch a promis une concertation et le retour des ambulances et des pompiers « lorsqu’ils relèvent des services disponibles à l’Hôtel-Dieu ». Gérald Kierzek, chef de file de la contestation a salué une annonce « nécessaire mais pas suffisante » et réclame le retour de plusieurs services supprimés par la précédente direction de l’AP-HP. « Un hôpital sans lits n’a pas de sens », clame-t-il dans metronews.
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