Paris : les agresseurs d’un couple homosexuel condamnés à 30 mois de prison
Publié le Par Antoine Sauvêtre
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Le tribunal correctionnel de Paris a condamné deux jeunes hommes de 19 et 20 ans à 30 mois de prison, dont 18 et 15 mois ferme, pour avoir agressé un couple d’homosexuels en avril 2013 à Paris.
Le 7 avril 2013, en plein débat sur le mariage pour tous, deux jeunes individus agressaient physiquement Wilfried de Brujin et son compagnon Olivier Couderc à Paris, dans le quartier des Buttes-Chaumont (19ème). Les visages tuméfiés, le couple avait témoigné devant les médias pour rendre compte des actes homophobes dont sont victimes certains couples gays et lesbiens, mais que d’autres n’osent pas rendre publics.
Circonstance aggravante
Ce mardi 3 juin, les agresseurs ont été condamnés à 30 mois de prison, dont 12 et 15 mois de sursis avec mise à l’épreuve, par le tribunal correctionnel de Paris, qui a reconnu la circonstance aggravante de l’agression en raison de l’orientation sexuelle des victimes. Les deux jeunes hommes de 19 et 20 ans, qui comparaissaient détenus, ont été maintenus en détention.
En mai, lors de l’audience, le procureur avait requis une peine de trois ans de prison, dont un an avec sursis pour l’un des agresseurs, et une peine de trente mois de prison, dont un an avec sursis pour le second. Un troisième homme, témoin des faits mais qui n’avait pas tenté d’empêcher le délit, a écopé de 6 mois de prison avec sursis, et un quatrième, mineur au moment de l’agression doit comparaître devant un juge pour enfants.
Un « message très fort »
Après le verdict, l’avocate des victimes, Me Caroline Mécary, a salué un jugement « parfaitement équilibré et tout à fait juste à la fois au regard des actes commis et de la personnalité » des agresseurs. Selon elle, cette condamnation doit être considérée comme « un message très fort à l’égard de ceux qui seraient tentés d’agresser une personne en raison de son homosexualité ».
L’association SOS Homophobie, qui s’était portée partie civile, considère qu’il s’agit d’ « une décision qui [leur] parait juste ». Le président de cette organisme, Yohann Roszewitch affirmait que « les coups ont commencé quand ils ont été identifiés comme étant homosexuels » et qu’il « n’y avait pas d’autre motif ». Dans un article consacré à cette décision de justice, l’association rapporte qu’en 2013, elle a recensé plus d’une agression physique tous les deux jours en raison de l’orientation sexuelle des victimes.