Une manifestation anti-FN organisée par des syndicats étudiants à Paris

Les élections européennes plaçant le Front National en tête n’ont pas donné lieu à des manifestations spontanées, mais les organisations lycéennes et étudiantes ont bien l’intention de faire entendre leur voix. Le 21 avril 2002, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour manifester contre la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour des élections européennes. Douze ans après, les jeunes veulent de nouveau dénoncer les scores du parti frontiste.
 

Les deux organisations classées à gauche, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et l’Union nationale lycéenne (UNL) ont lancé, mardi 27 mai, un appel à manifester dans toutes les principales villes de France et place de la Bastille à Paris, à 14h. Dans un communiqué, elles rappellent que « ce sont 30% des jeunes qui se sont exprimés qui ont voté pour le Front National ». Selon les syndicats, l’abstention particulièrement élevée, qui concerne « près de 57% des électeurs », « illustre la profonde crise démocratique que traverse le pays ».
 

Ils reprennent ainsi un appel unitaire au rassemblement, cosigné par les deux syndicats mais aussi par la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), la Maison des potes, Osez le féminisme, Ensemble, les Jeunes socialistes, les Jeunes communistes, les Jeunes du Parti de gauche, les Jeunes de la gauche unitaire, les Jeunes écologistes et enfin les Jeunes radicaux de gauche.

Vote sanction et repli identitaire

Pour l'UNEF et l'UNL, les résultats du 25 mai représentent une sanction « pour les politiques libérales menées en Europe » et « pour le gouvernement ». Si ces jeunes y voient « un repli identitaire et la tentation obscurantiste que provoquent la crise sociale et l’absence d’alternative aux politiques d’austérité », ils considèrent que « le Front National à 25%, ce n’est pas [leur] France ».
 

« Les résultats du Front National imposent une réaction des jeunes, pour dénoncer l’extrême droite et ses dangers, mais aussi et surtout pour faire entendre notre voix : nous refusons que l’extrême droite soit le porte-parole de notre contestation », témoignent-ils enfin.

Une autre manifestation aujourd’hui

La veille, un autre syndicat lycéen, la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), avait également appelé à un rassemblement ce mercredi 28 mai, à 13h30 place des innocents (métro Châtelet) « afin de montrer le dégoût de la jeunesse ».