Paris : le projet de rénovation de la Samaritaine prend du plomb dans l’aile
Publié le Par Raphaël Didio
Flickr - Lois Lindemann
Mardi, la justice a donné en partie gain de cause aux défenseurs du patrimoine qui contestaient devant la justice les permis de construire accordés au groupe LVMH pour la rénovation de la Samaritaine.
Fermée depuis 2005, la Samaritaine est actuellement en pleine rénovation qui doit déboucher sur l’ouverture d’un nouvel espace comprenant des commerces, un hôtel de luxe Cheval Blanc, des bureaux, une centaine de logements sociaux et une crèche.Ce grand chantier a été confié à LVMH. Fin 2012, le groupe de luxe s’est vu délivrer plusieurs permis par la mairie de Paris. Mais depuis plusieurs années, les défenseurs du patrimoine contestaient ces permis et le tribunal administratif a annulé l’un d’entre eux ce mardi. La Mairie de Paris a quant à elle indiquer prendre acte du jugement et qu’elle allait faire appel.
C’est notamment la transformation du bâtiment et du respect des règles d’urbanisme qui ont poussé l'association Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) a déposé un recours auprès de la justice. Le premier jugement, rendu le 11 avril dernier, avait validé le permis de construire de l’ « Ilot Seine », à savoir la partie de l’ensemble gargantuesque qui jouxte le fleuve. Le jugement du jour concerne quant à lui l’«Ilot Rivoli », partie qui jouxte la rue de Rivoli.
Un projet qui tarde à se conclure
Au cours de ce jugement, le tribunal administratif de Paris a estimé que la juxtaposition du nouveau bâtiment prévu par LVMH, notamment sa façade ondulante et réalisée en verre, et d’immeubles parisiens en pierre « variés mais traditionnels » apparaissait « dissonante ». Les juges administratifs ont ainsi considérés qu’« il ne ressort pas (...) des pièces du dossier que "les ondulations de la façade reproduisent le rythme des bâtiments de la rue de Rivoli" comme le soutiennent les auteurs du projet ».
Le même tribunal administratif, saisi en référé, avait rejeté en juillet dernier le recours de l’association qui s’était ensuite pourvue devant le Conseil d’Etat. Le 5 mars, ce dernier avait annulé l’ordonnance du mois de juillet et renvoyé l’affaire devant le juge des référés du tribunal administratif de Paris, qui s’est prononcé en deux temps, le 11 avril et ce mardi donc. Prévue initialement en 2013, repoussée à cette année puis à l’année prochaine, la réouverture du lieu ne devrait pas intervenir avant 2016 ou 2017. Ce projet nécessite un investissement de 460 millions d’euros et plus de 2 100 emplois.