Vélib' : la réparation pénale pour faire face au vandalisme
Publié le Par Antoine Sauvêtre
the noggin_nogged - flickr
Confrontée à une nouvelle hausse du nombre d’actes de vandalisme sur les Vélib’, la mairie de Paris rappelle qu’une convention signée avec le parquet de Paris et JCDecaux permet de condamner les mineurs à réparer les vélos.
« Vélib’, tu casses, tu répares ». Voilà le slogan de la campagne de sensibilisation lancée par la Mairie de Paris pour faire face aux actes de vandalisme sur les vélos en libre-service dans la capitale. Une manière de faire comprendre aux mineurs vandales qu’en détériorant les Vélib’, ils s’exposent à une sanction spécifique. Le 7 janvier 2013, la Mairie de Paris, le Parquet de Paris, la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Paris et JCDecaux, l’entreprise qui gère le parc de vélos, ont signé une convention créant un dispositif de « réparation pénale ».
44 mineurs concernés
Une convention qui ne date pas d’hier mais sur laquelle la mairie souhaite mieux communiquer. L’objectif est simple, tout mineur pris la main dans le sac pourra être, sur décision pénale, « intégrer au sein des équipes chargées de la réparation, dans les ateliers de Cyclocity », la filiale de JCDecaux qui réalise la remise en état des Vélib’ endommagés. Cette mesure « éducative » est proposée au mineur par le parquet. S’il accepte, il échappe à des poursuites judiciaires. L’année dernière, 44 jeunes ont ainsi été sanctionnés.
Les actes de vandalisme sur les Vélib’ connaissent une recrudescence depuis deux ans, après une décrue en 2010 et en 2011. Ils représentaient près de 9000 vélos volés ou endommagés en 2012 et 8 000 en 2013. Le coût total des réparations est ainsi estimé à 1,6 million d’euros annuel pour la Mairie de Paris.
« Esclavagistes »
Il y a une semaine, des activistes d’extrême gauche ont utilisé le vandalisme des Vélib’ comme acte politique. « Dans la nuit du 14 au 15 avril, sous une magnifique pleine lune, dans les 10ème, 11ème et 12ème arrondissements ainsi qu’à Montreuil, les pneus de 453 Vélib’ (367 ont été recensés par JCDecaux) ont été crevés », annonce ainsi le groupe Indymedia sur son site. Une manière de dénoncer ce qu’ils considèrent comme de « l’esclavagisme ». C'est-à-dire le fait que JCDecaux puisse « faire travailler gratuitement à titre de sanction dans ses ateliers de réparation, avec la bénédiction d’un juge pour enfant », un mineur accusé de vol ou de dégradation.
Ces revendications ne devraient pas faire dégonfler pour autant la popularité des Vélib’. Le nombre d’abonnés annuels a atteint le chiffre de 260 000 en 2013 et au mois d’avril, « la barre des 200 millions de locations a été franchie » depuis la mise en place en 2007, rappelle la mairie. Cela représente entre 100 000 et 135 000 trajets par jour.