Disparition de 2349 tubes contenant le virus SRAS
Publié le Par Roxane Bayle

Ces éprouvettes contenant le virus du syndrome respiratoire aigu sévère se sont mystérieusement volatilisées.
Onze ans après une pandémie qui avait touché 8000 personnes, dont 800 ont trouvé la mort, se pourrait-il que le virus du SRAS soit de retour ?
Malgré la mystérieuse disparition des 2349 tubes contenant du virus SRAS de l'Institut Pasteur, les experts, réunis en comité sous l'impulsion du ministère de la Santé, sont formels : le risque est "nul" car les éprouvettes ne contiennent qu'une partie du virus, inoffensive pour l'homme, même en cas de contact ou d'ingestion.
Mais que s'est-il passé ? Pourquoi ces tubes ont-ils disparu ? L'Institut Pasteur ne se l'explique toujours pas. Les chercheurs ont remarqué l'absence de ces éprouvettes au mois de janvier 2014, lors d'un inventaire. Aussitôt, une enquête interne a été ouverte, mais qui n'a, pour le moment, rien donné.
Pour Christian Bréchot, directeur général, l'hypothèse la plus probable serait une erreur lors d'un transfert entre deux congélateurs, en 2012 : "Nous pensons qu'une erreur a pu se produire en mars 2013, lorsque les tubes ont réintégré le congélateur d'origine, explique le directeur. Les échantillons ont pu être détruits par inadvertance. Nous cherchons à savoir quand a eu lieu ce deuxième trajet." explique-t-il. Si l'hypothèse d'un acte malveillant existe, elle reste hautement "improbable", la réglementation en matière de micro-organismes et toxines hautement pathogène (MOT), famille dont fait partie le SRAS, est contraignante : l'étiquetage est effectué pour faire en sorte "qu'une personne étrangère au laboratoire, qui n'a pas accès à la base de données, ne peut pas savoir ce que les éprouvettes contiennent". Selon un chercheur contacté par Le Monde. De plus, pour pouvoir sortir du laboratoire avec les éprouvettes, il faut passer par un sas de désinfection, où le virus n'aurait pas survécu.
Malgré ces éléments, l'Institut Pasteur a déposé une plainte contre X : " On doit tout envisager " déclare Christian Bréchot.