Seafrance : le tribunal choisit une cessation d'activité

Depuis le début de l'année 2012 Seafrance fait la une des journaux et autres médias, et est devenu un véritable enjeu politique pour le président sortant, et aujourd'hui un véritable rebondissement a eu lieu : ce matin l'annonce qu'Eurotunnel soutenait le projet de scop des salariés a créé la surprise chez tout le monde.

C'est vendredi dernier que le PDG d'Eurotunelle a envoyé un courrier aux administrateurs judiciaires pour leur faire part de "son souhait d'acquérir tout ou partie des actifs de Seafrance en vue de préserver les chances de recréer une activité maritime au départ de Calais". Cependant, Eurogroupe ne veut intervenir qu'en cas de cession des actifs de Seafrance.

Le projet de scop ne réunissait jusque là qu'11 millions d'euros, somme insuffisante pour mener le projet à bien. De plus, les soupçons de gestion douteuse par le syndicat, rélévés récemment, faisaient apparaître le projet comme de plus en plus fragile.

Tout ceci bien entendu était conditionné par la décision du tribunal de commerce rendue aujourd'hui  et qui consiste en une liquidation définitive avec cessation d'activité. Cette décision était vivement souhaitée par le Gouvernement qui, bien qu'en soutenant le projet de scop des salariés, voulait que cela soit contingent du versement d'indemnités par la SNCF. Pour les salariés, cela était trop périlleux et ils avaient rejeté l'offre, et déclarent à l'issue du jugement, par la voix de leur avocat, que cela constitue "un gâchis énorme, un gâchis social". Cependant pour le tribunal, l'offre de reprise par la scop n'est tout simplement pas "valable".

La SNCF a décidé ce matin de verser 36 millions euros d'indemnités aux salariés, ce qui, pour le ministre des transports Thierry Mariani constituait une très bonne nouvelle. Maintenant que le jugement a été rendu, les discussions pourraient reprendre avec Louis Dreyfus Armateurs qui serait toujours intéressé par une reprise de l'activité.