L’attachée de presse du député Eric Ciotti fait un faux témoignage, TF1 le diffuse dans son journal de 13h
Publié le Par Florie Valsot
Frantogian
Samedi 25 juin 2011, Eric Ciotti confirme que son attachée de presse est l’auteur d’un témoignage bidon diffusé dans le journal de TF1. Elle y vantait les mérites d'un dispositif mis en place par Eric Ciotti. Le député renvoie la responsabilité sur les équipes de TF1.
Jeudi 23 juin, le journal de 13h sur TF1 est sur les écrans quand un reportage d’une mère « désemparée » est diffusé. « J’ai un enfant qui ne va plus à l’école, qui commence à sécher et je suis un peu inquiète ».
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Face à son problème, ce parent d’élève trouve la solution du « contrat de responsabilité parentale », justement mis en place par le Conseil Général des Alpes-Maritimes (dont la présidence est assurée par Eric Ciotti) sur la décision du député UMP, Eric Ciotti lui-même, afin de lutter contre l’absentéisme scolaire. Ce contrat stipule que les parents doivent « s’engager concernant le comportement de leur enfant sous peine de sanction ».
Dès le lendemain, Jacques Victor, le président du groupe communiste du Conseil Général dévoile sur France Info que cette soi-disant mère ne possède pas d’enfant et qu’elle est en réalité l’attachée de presse du député. Suite à cette divulgation, Celle-ci a présenté sa démission, qui été acceptée par Eric Ciotti.
Ce dernier prétend qu’il n’était pas au courant de la démarche de sa collaboratrice et à précisé avoir été « choqué » par cette « faute professionnelle ». Selon lui, elle aurait fait cela suite à la « demande de TF1 ». On pense donc tout de suite à la manipulation médiatique. En effet, elle « exprime sa détresse face à l'absentéisme de son enfant et son soulagement de voir son désarroi pris en charge par ce dispositif ». La ficelle est tellement grosse qu’elle s’apparente à de la propagande.
Mais suite aux « accusations » que lance Eric Ciotti, Catherine Nayl, directrice de l’information de la chaîne, s’est mise « en colère » et a précisé que la rédaction de TF1 n’est pas à l’origine de cette initiative, ni de ce sujet. Ce serait en fait des journalistes de Nice Matin (NMTV, filiale de Nice Matin travaillant en accord avec la presse quotidienne régionale de TF1) qui auraient demandé à l’attachée de presse de remplacer une maman qui devait témoigner, selon le directeur de la communication du Conseil Général, Eric Doré.
Jean-Pierre Pernault, présentateur du JT de TF1 annonçait que « depuis deux ans les parents signent dans ce département un contrat de responsabilité parentale et apparemment les résultats sont positifs ». La manipulation médiatique a, pour le coup, bien fonctionné, alors qu’aucune étude ne démontre la pertinence du dispositif.
Frédéric Touraille, directeur général délégué de Nice Matin, estime que l'affaire ne concerne « absolument pas » la rédaction du quotidien régional. « C'est une filiale qui réalise les reportages dans le cadre de contrats de correspondance avec TF1, pas la rédaction. Je ne veux pas que cette affaire lui porte préjudice » (source : Le Figaro). Demain, il doit recevoir les journalistes (à l’origine de ce fait) afin qu’ils puissent apporter leur version.
Catherine Nayl a déclaré : « j'ai appelé Frédéric Touraille, ça ne remet pas en cause nos relations avec Nice Matin, avec qui on a toujours très bien travaillé. Mais, en revanche, je lui ai dit mon extrême mécontentement. Ce n'est pas à moi de voir quelles sont les suites à donner, mais je ne peux pas accepter ça sur l'antenne de TF1 » (source : Libération).
Finalement, le reportage a été visionné par les français lors du JT de 13h de TF1 et l’information est passée. Même si on n’ignore pas désormais ce coup médiatique, le présentateur a annoncé que le contrat de responsabilité civile apportait des résultats plutôt positifs. Le message est donc passé, même si la mascarade a depuis été éventée.