Un centre de tri moderne et écolo dans Paris
Publié le Par Florie Valsot
Chaps
Trop de déchets ménagers ! Il est plus que temps de prendre le problème à bras-le-corps avec des gestes simples, pas vraiment contraignants, au quotidien. C’est le moment de mettre la main à la pâte et de participer au tri sélectif, c’est d’autant plus facile pour les parisiens grâce au nouveau centre de tri installé dans le 15e.
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Dès le samedi 18 juin de 10 h à 18 h, le public pourra assister à la Journée Portes Ouvertes du centre de tri situé dans le 15e arrondissement, bâtiment 62, rue Henri Farman.
C’est un fait, Paris accueille son premier centre de tri destiné à sensibiliser le grand public ainsi que les établissements scolaires, aux gestes qui permettront d’avoir un « réflex écologique », en vue de préserver la ville. Dédié au tri des déchets, au recyclage pour le respect de la propreté de nos rues et de la nature, ce centre est lui-même écologique : limitant toute nuisance pour le personnel et l’environnement, et s’intégrant dans son milieu, il a été construit selon des critères de Haute Qualité Environnementale avec une intégration architecturale et paysagère soignée (selon le site de la Mairie de Paris). Représentant 6 000 m² d’espaces verts, traitant 15 000 tonnes de déchets recyclables par an (collectés dans les environs), le bâtiment est aussi « basse consommation ». Il a, également, été construit à l’aide de matériaux recyclables ; les panneaux solaires représentent 50 % de fourniture en eau chaude ; les cellules photovoltaïques produisent 25 000 kWh par an ; le chauffage est raccordé au réseau urbain ; les eaux de pluies sont récupérées ; et le débit d’eau est géré « vers le réseau d’assainissement en cas d’orage ».
Le centre compte 54 travailleurs dont 34 « agents-trieurs » environ. Selon le site www.paris.fr, la réinsertion professionnelle des populations locales en difficultés est favorisée. Le traitement de l’air dans les cabines de tri, leur insonorisation réduisant les nuisances sonores, le confort visuel généré par l’éclairage naturel et l’ergonomie des postes de travail évitent les mauvaises postures et assurent aux équipes les meilleures conditions de travail possibles. Le bâtiment réceptionne les collectes de tri de plusieurs arrondissements tels que le 5e, le 6e, le 7e, le 14e et le 15e (6 jours sur 7, du lundi au samedi).
Bien implanté dans son décor, ce centre de tri se rapproche des zones de production de déchets, ainsi les transports et les coûts diminuent. Cependant, le projet aurait pu être abandonné à cause du prix foncier, de trop grandes taxes sur le prix des terres. Le journal Le Monde déclare « dans une ville comme Paris, où le prix du foncier ne cesse de battre des records, la construction d’une structure de plus de 11 000 mètres suscite des interrogations. En réalité, le projet n’a pu voir le jour que parce que la Ville de Paris, propriétaire du terrain, l’as mis à disposition de Syctom (Agence Métropolitaine des Déchets Ménagers), moyennant 150 000 euros par an. « Le prix foncier va à l’encontre de tout type de projets bâtis », dénonce Bertrand Delanoë. Cela vaut pour les crèches et les écoles comme les centres de tri. Afin de faciliter la construction intra-muros, le maire de Paris espère une intervention étatique, seule apte à réguler le marché immobilier. Malgré ces difficultés, d’autres centres de tri verront le jour à l’avenir dans la capitale. Dans le 17e arrondissement d’abord (prévu en 2013), puis à Bercy, et porte de la Chapelle enfin ».
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Que peut-on faire grâce au tri ?
Avec 7 000 revues et journaux, on peut fabriquer 1 tonne de papier recyclé ; avec 627 cannettes d’aluminium, on peut fabriquer un vélo ; avec 10 kg d’acier (conserves, etc.), on peut faire un caddie de courses de grandes surfaces ou encore des tire-bouchons ; les bouteilles d’eau en plastiques permettront la fabrication de pulls ou de couvertures en laine polaire ; les briques de lait ou de jus de fruits seront transformées en papier absorbant ou papier toilette, par exemple ; le verre une fois chauffé à plus de 1 500°C redevient malléable et sert à la fabrication d’autres contenants en verre, etc. C’est un peu comme donner une seconde vie aux matériaux.
Mais, le fait de recycler ne coûte-t-il pas plus cher que la fabrication d’un objet ? C’est, en effet, le cas des produits plastiques. Avant de passer à la transformation, les déchets subissent un traitement de choc. Ils sont broyés grossièrement avant d’être plongés dans un bain spécial qui les nettoie de toutes impuretés (colle, papier, etc.). Ils sont, ensuite, essorés puis séchés et broyés finement de sorte à ce qu’il ne reste plus qu’une poudre qui sera réutilisée pour la fabrication d’autres produits plastiques. Ce « traitement de faveur » est onéreux et ne peut être appliqué à tous les déchets.