Un thérapeute est accusé d'avoir inventé de faux traumatismes à des patients
Publié le Par Jennifer Declémy
AFP/Mehdi Fedouach
Devant le tribunal correctionnel de Paris se tient actuellement un procès mettant en cause un thérapeute accusé d'être un gourou.
C'est une affaire bien étrange qui se joue actuellement devant le tribunal correctionnel de Paris, mettant un scène un "humanothérapeute" et deux de ses anciens patients, qui l'accusent d'abus de faiblesse. Le prévenu n'est pas présent aux audiences en raison de ses problèmes de santé mais sa femme, aussi poursuivie, est présente au tribunal.
Cela fait trois jours que le procés a lieu, et il met en exergue une affaire mettant en scène un thérapeute accusé d'avoir implanté de faux souvenirs dans l'esprit de deux patients, à savoir des traumatismes enfantins : un viol paternel et des violences parentales qui, aujourd'hui sont réfutés par ces patients.
"Pendant trois à cinq semaines, on arrivait chez lui vers 7h30, on s'allongeait nu sur le divan et on restait immobile pendant six à huit heures" raconte un des patients qui explique également que sur place, ils étaient obligés de très peu s'alimenter et de ne quasiment pas dormir, ce qui pouvait embrouiller leurs souvenirs, arguent-ils. Une des plaignantes accuse également le thérapeute en question d'avoir exercé des violences sexuelles sur elle.
L'autre plaignant lui raconte que la "thérapie" de Mr Yan Ting lui avait fait se souvenir que durant la grossesse de sa mère, celle-ci aurait implanté une aiguille à tricoter dans son utérus pour s'acharner sur le foetus. Une absurdité reconnait-il aujourd'hui.
Or, les sessions avec Yin Tang coûtait très cher, environ 22 500 euros. La plaignante aura ainsi dépensé 238 000 euros en douze ans, et l'autre plaignant 750 000 euros en 22 ans. Des sommes exorbitantes que les prévenus justifient néanmoins par les résultats qu'il a pu obtenir avec d'autres patients dont certains sont d'ailleurs venus témoigner en sa faveur.
Le jugement sera rendu le 12 juin prochain.