Crèches : nouveaux biberons moins dangereux
Publié le Par Paris Dépêches
La mairie de Paris annonce, au nom du principe de précaution, qu'elle bannit désormais de ses crèches les biberons contenant du Bisphenol A, ce composant cancérigène. Interview de Christophe Najdovski, adjoint au Maire de Paris en charge de la petite enfance.
Paris dépêches : Y a t-il déjà eu des problèmes avec des biberons dans les crèches de Paris?
Christophe Najdovski : Non. Le bisphénol A n’est pas toxique à court terme. C'est un perturbateur endocrinien, ce qui signifie qu’il a une influence sur le fonctionnement du système hormonal. Ce rôle perturbateur pourrait le rendre responsable sur le long terme de certaines pathologies telles que cancers, diabète et maladies cardio-vasculaires. Le débat scientifique actuel porte sur la dose à partir de laquelle la présence de bisphénol A peut être considérée comme néfaste. Ce débat n’étant pas tranché, contrairement à ce qu’affirme Roselyne Bachelot (ministre de la Santé, ndlr), nous avons souhaité appliquer le principe de précaution.
Pourquoi ne pas revenir aux biberons en verre ?
Cette possibilité est en cours d’examen. Le verre, qui est le matériau le plus économique, est aussi le plus écologique et le plus sûr sur le plan de la santé environnementale mais il a le défaut d’être potentiellement cassant. Bien que la plupart des sols des établissements soient couverts de revêtements souples, ce risque doit être évalué
Est-on certain de l'innocuité des biberons qui remplaceront les anciens ?
Qu’ils soient en verre ou en plastique, nous sommes sûrs qu’ils ne contiendront pas de perturbateur endocrinien, du type bisphénol A.
Combien de biberons les crèches utilisent-elles en permanence ?
Ce nombre est évalué à 28 000.
Combien coûtera cette mesure ?
Le surcoût d’un renouvellement intégral des biberons a été évalué à 58 000 euros environ.
Propos recueillis par Sylvain Jedrezak