Paris (75) Société

Le frère de Salah Abdeslam se confie à la presse belge

Publié le  Par Fabrice Bluszez

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La Libre Belgique

Le frère de Salah Abdeslam, unique survivant des commandos du 13 novembre, s'appelle Mohamed. Il vit toujours à Molenbeek (Belgique). Il s'est confié à la presse belge.

C'est un entretien que l'on retrouvera partout en Belgique ce jeudi 14 décembre. Nawal Bensalem, de La Libre Belgique, a obtenu un entretien avec Mohamed Abdeslam, le frère de Salah Abdeslam. Les propos de Mohamed Abdeslam sont repris dans SudInfo.be, on l esretrouvera dans LaMeuse.be, etc.
 

En voici quelques extraits :
 

A propos des visites en prison

« Ces visites à table font psychologiquement du bien à mon frère. Il a ainsi pu serrer notre maman dans les bras et lui demander pardon »  

« Si Salah ne fait pas preuve à un moment de rédemption, moi-même je n’irai plus le voir. Grâce à ces visites, je tente d’instaurer petit à petit une relation de confiance avec lui, pour qu’il s’exprime enfin. Les victimes en ont besoin. Nous en avons besoin. C’est un véritable travail et je veille vraiment à ne pas le brusquer. »


A propos du procès en Belgique et de son avocat

 

« Le choix d’un avocat est pour moi un premier pas en ce sens. Salah n’en voulait pas. Nous l’avons convaincu afin qu’il puisse bénéficier d’un procès équitable. Il a pris sa décision il y a 48 heures. Il nous a dit d’accord mais à condition que ce soit Sven Mary. C’est un choix logique, qui s’imposait. C’est le premier qu’il a vu lors de son arrestation. Il a alors fallu convaincre Sven Mary de le défendre. Ce fut une lourde mission. Après longue réflexion, il a accepté. Son âme d’avocat, son respect de la déontologie font qu’il a senti que c’était son devoir d’accepter »

 

A propos de sa vie en prison
 

« La question est de savoir si on veut vraiment qu’il réponde ou non. Qu’est-ce qui est le plus important ? Que mon frère parle et apporte enfin des réponses aux victimes ou qu’on lui impose une telle surveillance, en le privant totalement d’intimité, sous prétexte que le système judiciaire continuera le travail avec ou sans lui. On en fait une bête sauvage. On le radicalise plus qu’autre chose. Salah n’a aucun espoir de sortie. "Je sais que ma vie sera en prison. Je dois juste m’adapter." Voilà ce qu’il nous dit. »
 

« Il vivra sans doute ainsi tout le restant de ses jours. Il est très jeune. Mais il ne se suicidera pas. La religion est tout ce qui compte pour lui. Le suicide est contraire à celle-ci. Tout le monde le sait. Je ne comprends pas pourquoi dès lors, on lui impose des caméras 24 h sur 24, ce qui ne lui laisse aucune intimité, alors que si on faisait preuve d’un peu de souplesse à ce niveau-là, peut-être que Salah adopterait un autre comportement. Et c’est important qu’il réponde aux victimes. »

 

A propos des attentats (dans Sud Info)
 

« C’est un sujet qui reste tabou. On voudrait avoir des réponses, on voudrait qu’il réponde à nos questions. Mais il refuse, pour l’instant. Et on doit y aller doucement. On a peur qu’il se braque et qu’il s’enferme complètement... Je veux bien lui apporter mon soutien mais, à la fin, il faut des réponses. On voudrait qu’il nous dise comment il en est arrivé là. Mais c’est un travail sur le long terme. »


 







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