Eternel chantier de l'évacuation des camps de migrants
Publié le Par Fabrice Bluszez
Le camp du Jardin d'Eole (photo Fabrice Bluszez)
On les avait vues à Stalingrad, puis au Jardin d'Eole, les revoilà à Stalingrad, en plus grand nombre. Les tentes des migrants gênent. On les évacuera cette semaine.
Le quotidien La Croix avait fait le point en septembre. Entre deux évacuations...
Le 16 septembre 2015, le camp de migrants installé entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad avait été évacué par la police. Ils étaient passés de 1.400 (chiffre de l'Agence France Presse, en août) à 2.100 (chiffre de La Croix, en septembre), venus d'Afghanistan, du Soudan, d'Erythrée...
Le 17 août, une précédente évacuation avait permis d'emmener 700 migrants installés au même endroit.
Le 22 juillet, environ 2.500 personnes avaient été évacué d'un vaste camp improvisé du côté du boulevard de La Villette...
Une opération difficile
Cette semaine va avoir lieu l'évacuation des tentes de Stalingrad et de l'avenue de Flandre, dans un campement grossi par les arrivées de migrants évacués de la Jungle de Calais. Elle sera très délicate.
L'intervention des forces de l'ordre de ce lundi 31 octobre semble n'avoir été qu'un test. Le camp est passé en quelques jours de 1.500 à plus de 2.000 personnes. La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, dément qu'ils viennent de Calais.
Contrairement à celle de la Jungle, l'opération se déroulera non pas au mileu d'un terrain vague mais au coeur d'un arrondissement peuplé. Premier point : il suffit de laisser sa tente et partir dans les rues à l'arrivée des forces de l'ordre pour échapper à cette "rafle". A Calais, en bord de mer, on avait pu cerner la zone.
Le nombre des personnes à emmener est considérable et les accès en autocar ne seront pas aussi simples. Pour 2.000 personnes, il faut une quarantaine de cars.
Et évidemment pas question d'incendie dans la capitale. L'intervention des pompiers en centre-ville, entre migrants et forces de l'ordre peut être compliquée. La circulation autour de la zone est importante.
Leur objectif reste Londres
Les hébergements devront être trouvés. Près de 8.000 places avaient déjà été répertoriées, sur tout le territoire, pour les migrants de Calais. Il faut en trouver 2.000 autres.
Cette dispersion connaît plus ou moins de réussite : selon le quotidien Sud-Ouest, à Fouras (Charente-Maritime), la moitié des 22 migrants mineurs hébergés se sont enfuis dans la semaine qui a suivi leur arrivée.
"Au téléphone
avec des gens
qui sont en Angleterre"
"On les a éloignés du but qu'il veulent atteindre", note le maire, Sylvie Marcilly. "Certains sont en permanence au téléphone avec des gens qui sont en Angleterre", complète un autre responsable de cet hébergement, Dadou Kehl.
Fabrice Bluszez