Paris : un bus SNCF détourné par son chauffeur
Publié le Par Raphaël Didio
Flickr - eastleighbusman
Un chauffeur dépressif a détourné son bus SNCF et a été appréhendé par la police. Heureusement, les 47 passagers sont sortis indemne et n’ont jamais été réellement mis en danger.
C’est une histoire rocambolesque, dans la lignée de ce qu’on pourrait trouver dans une mauvaise série B. Heureusement, aucune personne n’a été blessée dans ce détournement de bus. Pas de quoi en faire un film du coup, mais l’histoire, relayée par Le Parisien, est suffisamment cocasse pour qu’on en touche un mot.
Le conducteur était dépressif
Ce vendredi vers 9h30, 47 personnes prennent place à bord d’un car parti de Paris-Bercy à 7 heures en direction d’Amsterdam. Mais rapidement, la situation a dégénéré. Sur une aire d’autoroute, le chauffeur de bus a brusquement fait demi-tour et a refusé de s’arrêter malgré les injonctions des passagers. Une attitude qui pourra être considérée comme une prise d’otage d’un point de vue judiciaire, bien qu’à aucun moment les 47 passagers n’aient été menacés.
Vers 10h30, la police a lancé un appel général pour l’intercepter. Ce véhicule de la compagnie IDBUS, filiale de la SNCF réalisant des liaisons internationales longues distances a finalement pu être arrêté vers 10h45 avenue Paul Vaillant-Couturier à Ivry-sur-Seine (Val de Marne), au beau milieu d’un dispositif policier particulièrement impressionnant. Coiffé de dreadlocks jusqu’à la moitié du dos, vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon marron, le conducteur a tout de suite été pris en charge par les pompiers. L’homme serait dépressif, avait consommé des médicaments. Toutefois, aucune tension n’était tangible au moment où l’homme a été appréhendé.
Fast and Furious
Violette, Seine-et-Marnaise de 19 ans, en route pour le Main Square Festival à Arras (Pas-de-Calais), a ainsi confié au Parisien sa version des faits : « Au bout d'une heure et demie de trajet, le chauffeur s'est arrêté sur une aire d'autoroute. Il est descendu du bus en nous laissant à l'intérieur, on a dû trouver le bouton qui actionnait la porte pour sortir. Quand il est revenu, on s'est fait engueuler... c'était bizarre ». L’homme a ensuite repris son siège de conducteur puis a subitement quitté l’autoroute pour faire « brusquement demi-tour » et reprendre la direction de Paris. « Là, on a commencé à se rendre compte qu'il y avait quelque chose d'anormal », confie Violette.
« J'ai quand même eu peur. A un moment, tu te demandes s'il ne peut pas se passer un truc grave... » reconnaît une passagère de 22 ans. Cette dernière a bien tenté d'initier le dialogue avec le chauffeur après son demi-tour. Mais la réplique du conducteur était sèche et limpide : « Si vous voulez rester en vie, mieux vaut rentrer à Paris ». De quoi passer sereinement ces longues minutes dans ce bus… « A partir de là, on a vraiment commencé à flipper. Il roulait vite, la clim' était à fond... Des passagers ont appelé la police », raconte Clémence, 22 ans, qui a eu cette vilaine sensation d’être dans « un mauvais film ». « Quand le chauffeur est sorti du périphérique, des passagers étaient en liaison avec la police pour leur donner les noms de rue. A un carrefour, des voitures de police sont arrivées des quatre côtés, c'était impressionnant », continue Clémence.
Les passagers pris en charge par la SNCF
A 11h45, le bus a finalement quitté Ivry. La presque-totalité des passagers a été pris en charge par la police et aurait déposé plainte. De son côté, la SNCF assure qu’ils ont été acheminés vers la gare du Nord et se sont vus offert un billet de train afin de poursuivre leur voyage. « Ceux qui allait à Amsterdam monteront dans un Thalys, ceux qui allaient à Lille grimperont dans un TGV. »
La compagnie iDBUS a indiqué au quotidien francilien qu’« il est encore trop tôt pour parler de prise d’otage », indique au Parisien la compagnie iDBUS, filiale de la SNCF. Le conducteur a quant à lui expliqué qu’il éprouvait des difficultés actuellement avec son employeur. « Le chauffeur a vraisemblablement agi à cause de problèmes personnels », croit savoir iDBUS. Une enquête a naturellement été ouverte.