Aulnay-sous-Bois : le nouveau maire prend un arrêté anti-mendicité
Publié le Par Antoine Sauvêtre
UMP Photos - flickr
Bruno Beschizza, ancien policier élu à la mairie d’Aulnay-sous-Bois en mars dernier, a pris un arrêté anti-mendicité pour toute la période estivale. Une réponse au « nombre croissant » de mendiants dans la ville selon le document.
L’ancien flic a remis son uniforme. Le maire d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, élu en mars dernier, a pris une décision polémique et donc plutôt rare : un arrêté anti-mendicité. Ce dernier est effectif depuis le 29 avril et restera en vigueur jusqu’au 30 septembre 2014. Durant cette période la mendicité sera interdite « lorsqu’elle trouble la tranquillité des personnes ou entrave leur passage ou gêne la commodité de la circulation », précise le texte.
Ancien flic devenu maire
Six secteurs de la ville, dont celui de la gare, sont concernés par l’arrêté. Dans le document, le maire justifie son choix par le fait « qu’un nombre croissant de personnes » mendient dans la ville de 81 000 habitants, « parfois de manière agressive ou avec enfants ».
Bruno Beschizza, ancien policier et candidat de l’Union de la droite lors des dernières municipales, a repris la mairie à la gauche en mars dernier. L’édile avait remporté le second tour avec plus de 60% des suffrages.
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Des précédents…
Il existe des précédents à ce type d’arrêté. Plusieurs villes touristiques comme Nice, Montpellier, Chartres ou Paris ont tenté l’expérience, souvent durant des périodes touristiques. En Ile-de-France, Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) s’était également distingué. En 2011, dans la capitale, le préfet avait pris trois arrêtés dans les secteurs des Champs-Elysées, des grands magasins et du Louvre. Les mendiants pris en « flagrant délit » étaient verbalisés à hauteur de 38 euros et, en cas de récidive, les mendiants étrangers pouvaient être reconduits à la frontière.
… Inefficaces
Mais en 2012, ces arrêtés n’ont pas été reconduits. Jugés « stigmatisant » par le maire de Paris Bertrand Delanoë, ses détracteurs ont surtout pointés du doigt leur inefficacité. A l’époque, Nicolas Lerner, directeur-adjoint de cabinet du préfet de police, signalait que « des études montrent que le taux de paiement des amendes est proche de 0, la sanction est très peu incitative et il y a eu des évolutions juridiques qui nous poussent à repenser nos reconduites à la frontière ».