Ile-de-France : Valérie Pécresse annonce ses premières mesures pour la Région
Publié le Par Antoine Sauvêtre
flickr - Fondapol
La nouvelle présidente Les Républicains du Conseil régional d’Ile-de-France tiendra sa première séance plénière jeudi 21 janvier. Dans une longue interview au JDD, Valérie Pécresse dévoile les premières mesures qu’elle compte mettre en œuvre et annonce une « chasse au gaspi ».
Politiquement, elle entrera dans le vif du sujet jeudi 21 janvier en présidant sa première séance plénière, un mois après avoir été officiellement élue présidente de la Région Ile-de-France. Médiatiquement, Valérie Pécresse a déjà avancé ses pions dans le Journal du Dimanche du 17 janvier. L’ancienne ministre a annoncé les mesures qu’elle soumettra prioritairement au nouveau Conseil régional d’Ile-de-France, où la droite est majoritaire.
« Réduire le train de vie de la région »
Valérie Pécresse entend bien se démarquer de la précédente mandature socialiste et le fait savoir. Celle qui a beaucoup attaqué la gestion budgétaire de Jean-Paul Huchon durant la campagne compte réduire le « train de vie de la région » en accumulant les mesures d’économies. Une « chasse au gaspi » clame-t-elle. Si un audit sur les finances de la Région « dont les résultats sont attendus pour mi-mars » sera lancé dès cette semaine, elle annonce d’ores et déjà son intention de :
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ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sauf au sein du personnel des lycées ;
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mettre un terme aux séances de nuit du conseil régional qui « coûte très cher » en heures supplémentaires des agents ;
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diviser par trois le nombre de voitures pour une économie de 650 000 € sur la mandature ;
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supprimer le journal papier régional (15 millions sur la mandature) ;
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baisser de 20% les frais de réception de l’exécutif et des groupes politiques (600 000€) ;
- geler les subventions non obligatoires en attendant leur réévaluation lors du débat budgétaire.
Rembourser le passe Navigo à tarif unique
Le Passe Navigo à tarif unique (70 euros), réclamé par les Verts et mis en place par la gauche, n’a jamais convaincu Valérie Pécresse. Pourtant, comme elle l’avait promis durant sa campagne, la nouvelle présidente de la Région ne reviendra pas dessus mais assure qu’il faut désormais combler « l’ardoise léguée par la gauche ». A savoir, 300 millions d’euros d’après elle.
Valérie Pécresse a rencontré le Premier ministre Manuel Valls pour évoquer ce problème :
« Je demande un transfert de fiscalité pérenne du même montant à compter de 2017. Ce peut être des impôts que l'État a récemment récupérés en Île-de-France. »
Dès 2016, elle compte faire voter dès jeudi 21 janvier la suppression de la réduction à 75% du passe Navigo pour les 117 000 étrangers en situation irrégulière et leur famille et ainsi récupérer 50 millions d’euros par an. La lutte contre la fraude dans les transports est également une piste pour récupérer 100 millions d’euros par an. Enfin, elle souhaite mettre à contribution la Société du Grand Paris « pour les 150, voire 200 millions d’euros qu’il reste ».
Virage sécuritaire dans les transports
Côté sécurité, la nouvelle présidente de Région veut renforcer la présence humaine dans les bus et tramways par le biais d’une police régionale des transports. Cette dernière « protégera les voyageurs, luttera contre la fraude et les incivilités et améliorera la ponctualité », en gérant les « accidents voyageurs » et la présence de colis suspects. Environ 250 policiers régionaux devraient donc s’ajouter aux « 3 000 agents de la Suge (Surveillance générale de la SNCF) et du GPSR (Groupe de protection et de sécurisation de la RATP), ainsi qu’aux personnels de la Police nationale des transports ».
Outre cette nouvelle police, l’ancienne ministre annonce une « palette de mesures » de sécurité : vidéoprotection généralisée dans les transports et éventuellement dans les établissements financés par la région, sécurisation des lycées, installation de portiques dans les lieux publics, amélioration de la lutte contre la radicalisation…
Le siège de la Région va déménager
Exit le luxueux et coûteux 7ème arrondissement de Paris. Direction l’Est ou le Nord de la capitale. Le siège du Conseil régional devrait bien changé d’ici 2018 pour atterrir en Seine-Saint-Denis ou dans le Val-de-Marne. Un déménagement qui, selon elle, permettra de réaliser d’autres économies mais qui est surtout un « symbole politique fort » :
« On ne peut pas dire qu’on veut effacer la barrière du périphérique, rééquilibrer à l’est, inscrire dans notre action les quartiers populaires, et rester dans l’arrondissement le plus cher de Paris. »
Thierry Meignen, le maire LR du Blanc-Mesnil (93), sera nommé lors de la première séance plénière du Conseil régional pour présider le groupe de travail en charge de ce dossier. Les agents de la Région devraient faire leur carton d’ici 2018.