Européennes : ce que propose le FN
Publié le Par Raphaël Didio
Flickr - Blandine Le Can
Le Front National a remporté dimanche les élections européennes. Mais quelles seront les principales propositions du Front National sur l’échiquier européen ?
Euro
Marine Le Pen l’a dit et répété. Elle souhaite la réinstauration du Franc et donc la sortie de la monnaie commune. Le FN souhaite ainsi « rétablir notre monnaie nationale ainsi que les prérogatives de la Banque de France, en concertation avec nos partenaires, afin que nos exportations, notre industrie et l'emploi soient considérablement dynamisés ». Il exige également l'arrêt des plans de renflouements qui « aggravent notre dette ».
Fiscalité et social
Le parti de Marine Le Pen critique ouvertement « la mise en concurrence des travailleurs européens afin de faire baisser les salaires » encouragée par « l’UMPS ». Un texte qui « autorise, pour le même poste, à payer un travailleur étranger moins cher qu'un travailleur français », indique le texte du FN, qui « promet de mettre fin » à ce « scandale ».
Politique économique et croissance
Le Front National aimerait « opposer au libre-échange et à la mondialisation sauvage une mondialisation régulée ». Pour cela, il préconise une mise en place d’un « protectionnisme intelligent » par le biais de droits de douane afin de « rétablir une juste concurrence avec les pays dont l'avantage concurrentiel est issu du moins disant social et des manipulations monétaires ».
Immigration
Sur ce point, les solutions du FN sont nettes et précises : il faut sortir de l'espace Schengen et revenir aux frontières nationales. « Stopper Schengen, c'est rompre avec le laxisme de l'Union Européenne pour qui la seule réponse à l'immigration clandestine consiste à encourager l'accueil de masse et les régularisations quasi-systématiques. A nos yeux, il faut compléter cette mesure de la suppression dans notre droit de la possibilité de régulariser les clandestins ». Voici quelques exemples que le FN préconise en matière de lutte contre l'immigration : suppression du regroupement familial, réduction en 5 ans de l'immigration légale à 10 000 entrées par an ou encore suppression du droit du sol.
Commerce extérieur et traité transatlantique
Le Traité transatlantique a également été au centre de la campagne du FN, qui s’y est montré farouchement opposé, le qualifiant de « Machine de guerre ultralibérale, antidémocratique, antiéconomique et antisociale ». Pour le parti d’extrême-droite, l’adoption du traité n’implique aucun avantage au vieux Continent : « Toutes les normes environnementales, agricoles et alimentaires seraient modifiées au profit de grandes firmes multinationales. Cela signifie que demain, vous et vos familles pourriez manger du bœuf aux hormones, du poulet à la javel, des OGM fabriqués en masse aux Etats-Unis. ».
Environnement et agriculture
La question de l’environnement a été rapidement éludée par le FN, qui a préféré concentrer ses forces sur la Politique agricole commune (PAC) : « La Politique agricole commune est le premier facteur de l'affaiblissement de l'agriculture et de l'agroalimentaire de notre pays ». Ainsi, les frontistes souhaitent créer la PAF – Politique agricole française - au détriment de la PAC. Une politique agricole nationalisée aurait plusieurs avantages d’après eux, comme « augmenter, puis sanctuariser, le budget dédié aux aides agricoles. Cette augmentation peut être financée en cessant de financer Bruxelles ». Cela aurait comme implication d'« interdire ou taxer, via les barrières douanières, les produits issus des pays qui ne respectent pas nos normes ou ont massivement recours au dumping social ». En outre, la PAF pourra « soutenir, quand cela est nécessaire, les prix des denrées agricoles afin de pérenniser la diversité de nos productions.