Européennes : réunion de crise à l’Elysée
Publié le Par Raphaël Didio
Flickr - Parti Socialiste
Suite à la débâcle des Européennes, une réunion de crise a eu lieu ce lundi matin à l’Elysée.
Le triomphe du FN aux élections européennes dimanche devrait laisser des traces. Ainsi, pas étonnant à ce que le président François Hollande se soit entretenu ce matin à 8h30 avec son premier ministre Manuel Valls. Une réunion de crise qui doit permettre de tirer les conclusions qui s’imposent suite à ce cinglant revers. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt et porte-parole du Gouvernement, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics et Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes ont également pris part à cette réunion
Deux mois après avoir vu l’UMP faire une « vague bleue » lors des élections municipales, l’ensemble de la famille PS a dû assister, impuissant, au triomphe du FN. Le parti d’extrême droite est arrivé devant avec 25,40 % des voix contre 21 % pour l’UMP et seulement 14,50 % pour le PS-PRG. Pas une raison suffisante toutefois pour Manuel Valls d’insuffler un changement. « Nous devons continuer, expliquer. Mais tant qu'il n'y aura pas de résultats concrets, les Français ne nous croiront pas. Il faut du temps et moi, je demande du temps », s’est-il expliqué ce lundi matin sur RTL, ajoutant être « convaincu que la France doit se réformer ».
« Changer ou mourir »
« Cela fait depuis trop longtemps, droite et gauche confondues, que les réformes ne sont pas faites », arguant également le besoin « de nouvelles baisses d'impôts, notamment de l'impôt sur le revenu. Cette fiscalité pèse lourdement notamment sur les couches populaires. » Un point de vue non partagé par Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. Sur Europe 1 ce lundi, il a admis que François Hollande « doit tirer les conséquences d'une élection européenne, j'espère qu'il portera ces conséquences à Bruxelles ». Et de lui recommander : « Je lui suggère d'intervenir à Bruxelles fortement ».
Hier soir, l’inquiétude était palpable au sein des partis. Quand Manuel Valls évoque « un séisme », Alain Juppé parle de « choc ». François Bayrou va plus loin, indiquant « une décomposition de la vie politique française », alors que Jean-Luc Mélenchon avait qualifié cette victoire du FN comme « une explosion ». Quant à Cécile Duflot, cette élection n’est ni plus ni moins qu’« une tache ». Dans un entretien accordé au Parisien/Aujourd’hui en France, le vice-président (PS) de la région Ile-de-France, Julien Dray a eu des mots durs : « La France (...) est un pays où le premier parti est l'extrême droite. Et où la gauche est au bord d'un KO historique ». Il y a deux mois, il avait réclamé des «assises du socialisme » pour l'automne. « Disons le clairement, l'enjeu est simple : changer ou mourir ».