Des sénateurs UMP soupçonnés de détournements de fonds publics
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Sénat - flickr
D’après une information du Parisien, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire sur de possibles détournements de fonds publics qui auraient profité à des sénateurs UMP. Au total, ils auraient perçu près de 400 000 euros.
Une affaire qui pourrait bien ébranler le palais du Luxembourg. Dans la plus grande discrétion, les policiers de la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), alertés par la cellule de lutte antiblanchiment Tracfin, enquêtent depuis des mois sur de possibles détournements de fonds publics opérés au profit de sénateurs UMP. D’après Le Parisien, qui révèle l’affaire, le parquet de Paris vient d’ouvrir une information judiciaire confiée au juge René Cros. Elle concerne des faits de « détournements de fonds publics », « abus de confiance » et « blanchiment ».
400 000 euros
Au total, près de 400 000 euros auraient transité en l’espace de deux ans entre le groupe UMP au Sénat et deux associations, l’Union républicaine du Sénat (URS) et le Cercle de réflexion et d’études sur les problèmes internationaux (Crespi). L’URS, dont le siège social se trouve à Saint-Valérien (Yonne), « a perçu des fonds de la part du groupe UMP du Sénat, versés par la questure de la chambre haute [donc issus du budget du Sénat], avant de les rétrocéder à ses membres », indique le quotidien.
« Entre les mois de décembre 2009 et mars 2012, l’URS a édité plusieurs chèques à destination d’une trentaine des 130 représentants UMP au Sénat pour un montant avoisinant les 210 000€, indique une source proche de l’affaire, qui révèle également des flux financiers suspects entre l’URS et le Crespi d’une valeur de 70 000€ et des retraits en espèce de 113 000€. Un deuxième retrait en espèce des 60 000€ aurait également été effectué avant d’être remis à Jean-Claude Carle, sénateur UMP de Haute-Savoie et trésorier du groupe au palais du Luxembourg.
Le trésorier du groupe auditionné librement
Jean-Claude Carle, désigné comme le donneur d’ordre des versements, a été auditionné librement par les enquêteurs au mois de septembre 2013. Toujours selon Le Parisien, le sénateur a nié avoir perçu des espèces mais, « pensant détenir une délégation de signature » a reconnu avoir paraphé une quarantaine de chèques, alors qu’il n’en avait pas la possibilité.
D’après le journal, les sommes auraient notamment servi à rembourser les frais de relations publiques des sénateurs UMP, membres de l’URS, au cours des différentes élections.