France Politique

Réforme territoriale : François Hollande reçoit les chefs de partis pour les convaincre

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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Parti socialiste - flickr

François Hollande débute ce soir une série de trois jours de concertations auprès des chefs de partis politiques. L’objectif : les convaincre de la nécessité de mettre en place la réforme territoriale.

Un véritable marathon. François Hollande, qui veut « accélérer » le rythme de la réforme territoriale, a décidé de lancer une suite de consultations auprès des chefs de partis. Au total, 14 leaders politiques seront reçus, un à un, à l’Elysée entre ce mercredi 14 mai à 17h30, et vendredi, 19h. Jean-Christophe Cambadélis ouvrira le bal, clôturé par Marine Le Pen.

Une réforme importante

C’est la première fois du quinquennat que le chef de l’Etat reçoit ainsi les chefs des principaux camps politiques. Cela témoigne de l’importance qu’accorde le président, ancien président du conseil général de Corrèze, à la réforme territoriale. La suppression des départements et la réduction de moitié du nombre de régions est un enjeu essentiel pour la suite du mandat présidentiel. A terme, elle permettra de réaliser une économie de « 12 à 25 milliards d’euros par an », d’ici 4 ou 5 ans, a promis André Vallini, le secrétaire d’Etat chargé de la mettre en œuvre.
 

Le journal Le Monde, qui cite une source élyséenne, évoque une réforme « identifiée depuis longtemps par le président comme l’un des marqueurs potentiels de son quinquennat ». Même le calendrier conçu par son premier ministre n’était pas suffisamment rapide pour le chef de l’Etat qui lui a demandé d’accélérer, quitte à repousser les élections régionales et cantonales de 2015 à 2016. Selon Les Echos, François Hollande aurait finalement décidé que le scrutin local se tiendra à l’automne 2015, soit un report de six mois, ce qui accélère d’autant plus la mise en place de la réforme.

Piège politique

Dès lors, la réception des chefs de partis prend une importance capitale. Les convaincre serait un gain de temps considérable. Avec une Assemblée nationale et un Sénat acquis à sa cause, le gouvernement pourrait voir ses propositions de loi votées plus rapidement. Mieux, avec une majorité des trois cinquièmes, le gouvernement pourrait envisager une modification de la Constitution pour atteindre son but plutôt que de passer par une multitude de lois même si un ministre assure qu’il est possible « d’aller très loin en termes de réforme profonde sans qu’il soit nécessaire de modifier la Constitution. […] Bien sûr, l’existence du département, c’est la Constitution. Mais le nombre de régions, la carte territoriale et les compétences de chaque niveau de collectivité relèvent de la loi ».
 

Mais l’objectif de ses consultations est aussi très politique. « Chacun va devoir se positionner », assure l’Elysée, non content de pouvoir piéger l’opposition. Car l’UMP ne peut pas dire non, sur le fond, à une telle réforme, d’autant que les Français semblent, cette fois, en accord avec le président. La droite s’est toujours prononcée pour une fusion des départements et des régions, à l’instar de François Fillon, qui l’avait envisagée en 2001. Alors, le parti d’opposition, qui ne veut pas signer un chèque en blanc à la majorité, s’y oppose sur la forme. « Ecran de fumée », pour l’ancien premier ministre, « tripatouillage électoral » pour le chef de file de l’UMP Jean-François Copé.

Référendum

Alors la droite a brandi une autre arme : le référendum. Ce dernier aurait le désavantage pour le gouvernement d’être pris comme un plébiscite par les Français, comme c’est souvent le cas avec ce genre de scrutin. La stratégie est simple : plutôt que de voter pour la réforme, les citoyens voteraient contre leur président. Mais l’UMP seule aura du mal à convaincre le gouvernement d’accepter un référendum, d’où l’intérêt pour le président de recevoir tous les partis séparément. En procédant ainsi, François Hollande « inaugure une guerre de mouvement », assure un dirigeant socialiste, et expérimente sa nouvelle stratégie pour accélérer le rythme des réformes.







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