Ségolène Royal prend le contrepied de Montebourg et dénonce « le mépris » des ministres
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Parti socialiste - flickr
Dans une interview à paraitre jeudi 15 mai dans Paris Match, la ministre de l’Ecologie soutient le projet de rachat d’Alstom par l’américain General Electric, contre l’avis d’Arnaud Montebourg. Elle dénonce également les « machos sûrs de leur bon droit » au sein de la classe politique.
Nouveau coup de tonnerre au sein du gouvernement. Dans une interview pour Paris Match à paraitre demain, l’intrépide Ségolène Royal fait des siennes. Concernant le rachat d’Alstom, la ministre de l’Ecologie soutient l’américain General Electric alors qu’Arnaud Montebourg favorise l’allemand Siemens. Et l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007 décrit ses collègues du gouvernement en des termes peu flatteurs…
General Electric, « meilleur projet industriel »
Concernant le rachat d’Alstom, le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg planche depuis des jours sur une reprise par le groupe allemand Siemens, qui permettrait de conserver l’industriel dans le sillon européen. Mais Ségolène Royal, elle, n’hésite pas à prendre le contre-pied de son collègue en soutenant ouvertement l’américain General Electric, également privilégié par la direction d’Alstom.
« General Electric est une très bonne opportunité pour Alstom. C’est le meilleur projet industriel. Pourquoi ne pas le dire ? Et pourquoi vouloir systématiquement faire fuir les investissements étrangers ? Nous en avons bien besoin pourtant. »
Pourtant, ce mercredi matin, l’ancienne compagne de François Hollande évoque sur Twitter un projet franco-allemand qui « progresse bien ».
Rencontre avec Joe Kaeser PDG de Siemens en liaison avec Arnaud Montebourg. Le projet franco allemand progresse bien.
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 14 Mai 2014
« Boules puantes » et « mépris »
Mais cette position divergente n’est pas le seul couac de Ségolène Royal. La ministre attaque également une classe politique, « majoritairement composée de machos sûrs de leur bon droit » mais surtout le gouvernement pour lequel elle travaille. Elle assure ignorer les « boules puantes », la « condescendance » et le « mépris » de certains ministres, qu’elle ne nomme pas. La ministre se dit légitimement à sa place. « Je suis à ce poste parce que je suis compétente. Peut être même la plus compétente », assure-t-elle avant de défendre sa liberté de parole.
« Ceux qui veulent me museler se trompent. Oui je parle. C’est ma liberté et je la garderai quoi qu’il arrive. Et si j’ai envie de dire autre chose que ce qui est convenu, je le dirai. »
Manuel Valls, jusque là épargné par les couacs de son gouvernement, va devoir faire face à la première sortie de route de l’une de ses ministres. Et pas la moins influente.