Rythmes scolaires : l’Etat concède une année d’aide supplémentaire aux communes
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Parti socialiste - flickr
Benoit Hamon compte bien faire appliquer la réforme des rythmes scolaires en 2014, comme cela était prévu. Pour cela, le ministre de l’éducation nationale a annoncé le prolongement de l’aide financière de l’Etat jusqu’en 2015.
Benoit Hamon fait des concessions à l’Association des maires de France (AMF). A l’issue du conseil des ministres, l’AMF laissait entendre que le gouvernement allait annoncer une « bonne nouvelle » aux édiles. Elle est venue du ministre de l’éducation nationale : « le fond d’amorçage sera reconduit en 2015-2016, et le montant calibré pour que les communes qui connaissent de grandes difficultés » puissent mettre en place la réforme. Autrement dit, les communes bénéficieront de l’aide financière de l’Etat pour une année supplémentaire, le montant variant selon les difficultés rencontrées.
Réforme coûteuse
Cette reconduite est une réponse aux maires inquiets de devoir mettre en place une réforme coûteuse. Initialement prévue pour les années scolaires 2013-2014 et 2014-2015, l’aide de l’Etat sera donc prolongée pour l’année 2015-2016. Un coup de pouce que devrait apprécier les maires, qui se plaignaient de ne pas avoir suffisamment de moyens. Le fond d’amorçage, d’une valeur de 250 millions d’euros, permet de financer la réforme à hauteur de 50 euros par élève, 90 dans les communes en difficulté, alors qu’elle en coûte le triple en moyenne dans les communes où la semaine de quatre jours et demi est déjà en place. Les villes pouvant également bénéficier d’une cinquantaine d’euros d’aide de la part des allocations familiales.
Prolongement pour 83% des communes
Sur les 24 000 communes hébergeant une école, seules 4 000, soit 17%, ont déjà appliqué la réforme. Difficile, dans ces conditions de ne pas prolonger l’enveloppe pour les 20 000 communes restantes. D’autant plus que parmi elles figurent les plus récalcitrantes et surtout, les plus en difficultés. Plusieurs maires de droite ont fait part de leur opposition au retour de la semaine à cinq matinées d’école, menaçant de boycotter sa mise en place sans tenir compte de l’avis du gouvernement. Ce dernier semble donc enclin à faire quelques concessions. Depuis l’arrivée de Benoit Hamon, la réforme a été assouplie en permettant aux écoles de regrouper les activités périscolaires sur une seule après-midi.
Le prolongement de l’aide publique est un second volet pour faire revenir les réfractaires dans le rang. Pas sûr que cela suffise cependant à calmer leurs ardeurs. Ces derniers réclamant plus de moyens, plutôt qu'une période d'aide plus longue. Mais sur ce point, à l’heure où les dotations de l’Etat pour les collectivités locales vont diminuer, pas sûr que le gouvernement soit prêt à franchir le pas.