L’UDI au secours du plan d’économies de Manuel Valls ?
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Parti socialiste - flickr
Cet après-midi, les députés voteront pour ou contre le plan d’économies de Manuel Valls. Un vote consultatif qui prend une forme de plébiscite pour le gouvernement. La majorité divisée, c’est l’UDI qui pourrait battre les cartes à l’Assemblée nationale.
C’est un jour de vote capital pour le premier ministre Manuel Valls. Presque un second vote de confiance après celui du 8 avril dernier. Pourtant celui d’aujourd’hui n’est que consultatif. Que le plan d’économies proposé par le gouvernement soit approuvé ou non par le Parlement, il sera présenté à Bruxelles. Oui mais voilà, ce vote revêt une importance particulière pour le gouvernement. Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, lui-même, expliquait qu’un désaveu de la majorité « ne serait plus une démarche d’opposition, mais de sécession ». Le gouvernement pourrait alors compter sur un allié inattendu : l’UDI.
Le flou socialiste
Une cinquantaine de députés socialistes pourrait s’abstenir selon les leaders de la fronde. Autant dire que dans la majorité, c’est le flou absolu. Lesquels camperont sur leur position d’opposition malgré les concessions de Manuel Valls hier ? Lesquels rentreront dans le rang comme le réclame le premier secrétaire du parti ou le patron des parlementaires à l’Assemblée nationale Bruno Le Roux ? Selon les responsables du parti entre « 10 et 15 députés socialistes » pourraient toujours faire défaut à la majorité en s’abstenant, ou pire en votant contre.
Hier, Karine Berger, l’une des leadeurs du groupe frondeur, avait déclaré qu’il était « évident », pour elle, « que les annonces [de Manuel Valls] permettront de rassembler la majorité ». Mais, onze élus PS ont fait part de leur intention de ne pas rentrer dans le rang. Le vote des communistes est d’ores et déjà perdu pour le gouvernement, et les élus écologistes pourraient bien les rejoindre d’où la nécessité pour la gauche de rassembler.
Le dilemme de l’UDI
S’il est acquis que l’UMP, dans sa globalité, ne votera pas en faveur du plan d’économies. Le centre, lui, pourrait faire basculer la balance en faveur du gouvernement. François Bayrou a déjà appelé les deux députés Modem à ne pas voter contre. Mais ce sont les élus de l’UDI qui sont les plus prompts à se rapprocher du gouvernement. Ils sont trente à l’Assemblée nationale, et font face à un dilemme. « Je me suis mis dans l’idée que c’est dans l’intérêt de la France de ne pas s’opposer à ce plan », lâchait Hervé Morin. Mais le président de l’UDI Yves Jégo met le holà du parti. « Nous ne pouvons pas être la bouée de sauvetage de François Hollande. C’est sa politique qui a mis la France dans cet état », clame-t-il.
Philippe Vigier, le président du groupe à l’Assemblée, ne semble pas aussi catégorique. Pour lui, l’UDI « ne se positionne pas sur le terrain politique » et annonce qu’un vote de l’UDI pour le plan d’économies est possible. Mais pour le moment, l’abstention semble être la position privilégiée par la direction de l’UDI. Un comble pour un parti qui a tant espérer se retrouver un jour dans une telle position. Celle qui fera peut-être basculer l’Assemblée nationale d’un côté ou de l’autre.