Ecotaxe : bras de fer entre Ségolène Royal et Bruxelles
Publié le Par Roxane Bayle
Parti socialiste - Flickr
La nouvelle ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, bien décidée à "remettre à plat" le dossier polémique de l'écotaxe, avait proposé durant une interview sur BFM TV/RMC de taxer les poids lourds étrangers qui traversent le pays. Un projet contraire aux règles européennes, dénonce Bruxelles.
Le ton monte entre Ségolène Royal et Bruxelles : plus tôt dans la semaine, la ministre de l'Ecologie avait proposé deux pistes sur le dossier épineux de l'écotaxe, concernant directement les camions étrangers : les faire emprunter les autoroutes à péages et créer une vignette obligatoire et payante qu'ils devront se procurer à la frontière, comme en Suisse.
"Les camions étrangers qui font leur plein en Belgique, traversent toute la France, refont le plein en Espagne et ne paient pas la fameuse TIPP (Taxe intérieur sur les produits pétroliers) qui sert à entretenir les routes" se justifie Ségolène Royal : ""Comme ça on est sûr de ne faire payer que les camions étrangers et donc il n'y a pas de distorsion de concurrence avec les transporteurs français" ajoute-t-elle. Ces mesures, selon la fédération de transporteurs OTRE, pourrait rapporter 800 millions d'euros, dont les deux tiers en provenance des transporteurs étrangers.
Pour Bruxelles, un "système discriminatoire"
Un projet discriminant pourtant aux yeux de Bruxelles : pour Helen Kearns, la porte-parole du commissaire européen chargé des Transports, qui s'est exprimé dans le quotidien "Le Monde", on ne peut pas "mettre en place un système discriminatoire entre Français et étrangers" car c'est contraire aux règles européennes. Ségolène Royal y a répondu hier, sur France 2 : "Chacun a sa place : ce n'est pas un porte-parole d'un commissaire européen qui fait la politique européenne et encore moins la politique de la France, ça c'est très clair".
La suite de ce bras de fer prochainement.