UMP : passe d'armes entre Copé et Juppé

Le point de départ de ces divergences est les attaques du magazine Le Point, à l'encontre de Jean-François Copé, sur des soupçons de surfacturation de la société Event & Cie, filiale de Bygmalion, une société tenue par deux des proches amis du président de l'UMP. Ce dernier a donc profité du comité stratégique du parti, qui s'est tenu hier matin, pour répondre à ces accusations.

 

 On dit que la société a empoché "huit millions d'euros" durant la campagne présidentielle de 2012 ? Non, répond Jean-François Copé, qui parle d'une somme de 4 100 euros. La dette de l'UMP s'élèverait à 96 millions d'euros ? Faux, répond encore le président du parti, qui estime cette même dette à 24,1 millions d'euros. 

 

"Un grand gloubi-boulga de chiffres"

 

A la sortie de ce discours, les avis étaient mitigés. Beaucoup ont accusé le président de l'UMP d'"avoir volontairement programmé cette riposte le jour du discours général de Manuel Valls pour en atténuer l'écho médiatique". Selon un ancien ministre, pour le Parisien : "C'était hallucinant, un grand gloubi-boulga de chiffres, sans aucun document à notre disposition !". Il lui reproche son manque de clarté quant aux soupçons de surfacturation. 

 

Une partie des barons de l'UMP remettent toujours en doute la légitimité de Jean-François Copé, à la tête du parti. Alain Juppé, fraichement réélu maire de Bordeaux, s'est donc chargé de mener une offensive, non pas sur les comptes du parti, mais plutôt sur ses statuts, notamment sur le bureau de politique salutaire, instance qui n'a jamais été réunie depuis son adoption, au mois de janvier 2014 : "Tu dois le réunir, c'est l'organe démocratique de notre famille ! " aurait-t-il adressé à Jan-François Copé, sur un ton si sec qu'il en aurait été surpris. 

 

Il a donc fixé la première réunion de ce bureau de politique salutaire à mardi prochain. Quant à l'intervention d'Alain Juppé, elle est sujette aux critiques des Copéistes : "Le type qu'on ne voit pas pendant des mois et qui revient en disant qu'il va faire un malheur, c'est ridicule ! " aurait avoué un sénateur proche de Jean-François Copé.